Epargné jusqu’ici, le Mali fait partie des rares pays au monde qui n’ont toujours pas détecté un cas du COVID 19. Même si la pandémie n’est jusqu’ici pas présente au Mali, les mesures préventives prises par le gouvernement laissent des Maliens dans un  éternel questionnement sur le respect desdites mesures et l’avenir économique du pays.  Suivons les différentes réactions de nos concitoyens dans ce micro-trottoir.

 

Barrou Demba, vendeur des cartes à crédit : « J’ai très peur. »

Je pense que les gens doivent respecter les mesures préventives prises par le gouvernement afin d’empêcher l’entrée de cette pandémie chez nous. Moi, j’ai très peur. Comme vous pouvez le constater, c’est une maladie extrêmement dangereuse, dans la mesure où ça se propage très rapidement et à travers le moindre contact. Pour qui connaît le Malien et son comportement négligeant, il serait difficile de lutter contre cette maladie, si jamais elle arrivait.

Moussa Doumbia, chauffeur de Taxi 

« Le seul moyen de combattre le coronavirus au Mali est d’empêcher son entrée. »

Dieu merci ! Jusqu’ici on est épargné, c’est une grande chose et une grande chance et nous devrons rendre grâce à Allah. Maintenant, pour moi, le seul moyen de combattre le coronavirus au Mali est d’empêcher son entrée. Imaginez une pandémie qui a autant bousculé le monde entier, notamment des pays puissants sont presqu’ici à bout de souffle face à la maladie. Je pense que nous devrons rester extrêmement vigilants notamment à travers nos différentes frontières pour lutter sans pitié contre l’arrivée des cas suspects, même s’il faut que les gens passent des jours à l’entrée des frontières qu’ils le fassent, mais il faut laver tout soupçon avant de laisser qui que se soit entrer au Mali.

Amadou Poudiougou, vendeur des pochettes et divers

« Il faut plus de mesure de prévention. »

Tout d’abord, je pris le bon Dieu de nous assister et de nous protéger davantage contre cette menace. Deuxièmement, il faut que les gens acceptent de respecter les mesures préventives prises par le gouvernement, notamment le fait d’éviter les grands rassemblements comme les mariages,  les  prières de vendredi, et d’autres activités en masse. Troisièmement, il faut plus de mesure de prévention comme la fermeture totale des frontières aériennes et terrestres. C’est ce que tout le monde a fait et pourquoi nous ne le faisons pas alors qu’on est entièrement entouré des pays déjà infectés par la maladie.

Aboubacar Touré, enseignant

« Il faut surtout éviter l’arrogance »

C’est une pandémie internationale et je ne sais pas ce qu’il faut davantage pour que les gens croient non seulement à son existence, mais aussi à sa dangerosité. Donc pour éradiquer cette maladie d’abord à travers le monde, il faut que les gens soient assez disciplinés, respectent les consignes données par le gouvernement et les agents de santé. Chez nous au Mali, il faut surtout éviter l’arrogance. On a jusqu’ici eu la chance d’être épargnés, Dieu merci. Moi, j’entends certains dire que c’est une maladie qui ne peut rien faire à un africain ou d’autres ont mis en avant les conditions climatiques, moi, je ne crois absolument pas à ces hypothèses. Jusqu’ici les mesures annoncées me rassurent très peu. Normalement, les frontières entre nous et les pays voisins doivent être fermées et tel n’est pas le cas parce qu’on a vu qu’il y a des cars qui circulent et ces cars là non jamais fait l’objet d’un contrôle efficace. Donc encore une fois, il faut éviter l’arrogance.

Aminata Traoré ménagère

« Nous devons beaucoup prier. »

Nous avons peur et d’ailleurs tout le monde a peur. Je pense que c’est le moment de prouver que nous sommes Un Peuple-Un But-Une Foi. Au-delà des mesures annoncées, il faut beaucoup prier ; nous devons tous beaucoup prier pour le Mali. Cela avec une bonne foi de chacun, je suis sûre que Dieu continuera de nous protéger contre cette maladie. Je commence ici par dire que je compatis à la douleur des personnes déjà victimes ou qui ont perdu un proche, car nous sommes tous des êtres humains. Nous vivons les douleurs et les bonheurs de la même manière. Donc que Dieu ait pitié de nous tous et l’humanité toute entière.

Abdoulaye Traoré, agent à la mairie du District de Bamako

 « Je n’ai pas du tout peur. »

Je le dis et je le répète que les gens cessent de se terroriser. Je ne suis pas un devin, mais j’ai l’esprit vraiment tranquille face à cette maladie. Même demain je continuerai de serrer  la main de qui que se soit et je pense que je vais continuer ainsi,  maintenant si quelqu’un refuse ma main je n’aurais pas le choix sinon je reste tranquille.

Maimouna Guindo, Vendeuse de  galette

« Je crains l’effondrement économique. »

La question que je me pose est : qu’allons-nous faire si jamais le Mali arrivait au confinement général ? Que Dieu nous en préserve. Nous vivons au jour le jour, malgré cela les gens s’en sortent à peine et si on devait arrêter quelques semaines ou quelques mois… Je préfère m’arrêter d’imaginer le reste. Seulement que Dieu nous protège !

Propos recueillis par Amadou Basso  

Source : Ziré