Le bureau Oxfam-Mali a procédé, le mercredi 17 juillet dernier, au siège de l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (Ajcad) sis à Badalabougou, au lancement des rapports sur les inégalités au Sahel et sur l’engagement à réduire l’index sur l’inégalité en Afrique de l’Ouest. Objectif de ces rapports : attirer l’attention du citoyen sur les inégalités qui caractérise la sous-région du Sahel.

Cette cérémonie de lancement des deux rapports sur les inégalités était présidée par Yaya Touré, représentant d’Oxfam-Mali, en présence de Fousseini Diabaté, chargé du programme au niveau d’Oxfam-Mali, d’Adam Dicko, directrice exécutive de l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (Ajcad), ainsi que des journalistes et des membres de la société civile.

Malgré son potentiel de développement, le Sahel fait face à de très nombreux défis auxquels les Etats, les institutions régionales et la communauté internationale doivent s’attaquer avec ardeur. Ces défis sont sans cesse rappelés au sein d’instances comme le G5 ou l’Alliance Sahel, qui tentent de coordonner leurs efforts sécuritaires et de développement. Ils sont surtout rappelés chaque jour à la population, en particulier à sa frange la plus pauvre, (femmes et jeunes) qui craint pour sa sécurité, qui ne parvient pas à accéder aux ressources pour vivre dignement, aux services de santé ou d’éducation.

Selon le rapport sur les inégalités au Sahel, la fracture économique, sociale et politique croissante rend la vie de millions de personnes plus dure et plus courte. Les inégalités sont criantes et se manifestent dans tous les domaines de la vie. Elles enferment une part croissante de la population dans la pauvreté et les laissent sans perspectives d’avenir. Elles alimentent les injustices et les tensions, mettent à mal le contrat social et les relations entre les groupes de population. Elles créent les conditions de déstabilisation et d’insécurité qui prévalent aujourd’hui dans la région. Les réponses apportées par les Etats et la communauté internationale aux crises humanitaires, alimentaires, climatiques, sécuritaires doivent prioriser la réduction des inégalités et des injustices.

Ce prisme est essentiel pour mettre les populations sur une trajectoire de développement inclusif et pour apporter des réponses durables à l’insécurité actuelle. Les inégalités ne sont pas une fatalité. Elles appellent des réponses fortes et coordonnées de l’ensemble des acteurs.

Par rapport au deuxième rapport sur l’engagement à réduire l’index sur l’inégalité en Afrique de l’Ouest, il a précisé qu’en Afrique de l’Ouest, les inégalités ont atteint un niveau de crise. Alors qu’un nombre faible mais croissant d’individus s’enrichit de manière inouïe, l’immense majorité de la population se voit privée des éléments les plus essentiels à une vie digne, tels qu’une éducation de qualité, des soins de santé et un emploi décent et cela en dépit d’un essor économique remarquable sous l’impulsion des industries extractives.

Le même rapport indique clairement que l’indice d’Oxfam de l’engagement à la réduction des inégalités (ERI) montre que les gouvernements d’Afrique de l’Ouest sont moins engagés de tout le continent en matière  de réduction des inégalités. S’ils ne font rien pour renforcer radicalement leur engagement à réduire les inégalités, la crise risque de s’aggraver.

Les gouvernements doivent promouvoir une fiscalité progressive, augmenter les dépenses sociales, renforcer la protection du marché du travail, investir dans l’agriculture et défendre le droit à la terre des agricultrices et agriculteurs familiaux ; la Cedeao, quant à elle, doit se donner comme priorité la lutte contre les inégalités et élaborer un plan d’action régional visant à améliorer considérablement la performance de la région en la matière.

Cette cérémonie de lancement des rapports d’Oxfam a été suivie par l’exposition sur les “Justiciers du Sahel” au Mali. Les justiciers du Sahel sont des jeunes qui mobilisent leur communauté et travaillent pour un Sahel plus juste et solidaire. Au Mali, trois jeunes sont désignés pour être les Justiciers du Sahel. Il s’agit d’Adam Dicko, directrice exécutif de l’Ajcad (Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie), Anne-Marie Dembélé, activiste, journaliste, poétesse et écrivaine et enfin Fousseyni Samaké, membre de la Coalition des alternatives africaines dettes et développement (Cad).          

                     Mahamadou TRAORE

 

Source: Aujourd’hui-Mali