Dans un Mali en plein bouillonnement social, entre grèves multiples et menace terroriste chronique, l’Association des Communautés de Culture Songhay en Mouvement -Ir Ganda tente d’être du côté où l’on tire le pays par le haut. En dépit de la grande dépression du moment et suite aux évènements du 18 août dernier, le pays est à l’heure de la refondation. Cette refondation est ancrée dans le discours des autorités de la transition et cela passe par des réformes institutionnelles majeures et une mise en œuvre accélérée de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Ir Ganda, forte de sa rencontre fondatrice et historique de Gao les 19, 20 et 21 mai 2017, entend justement jouer sa partition dans la refondation en question. Ce samedi, elle réunit, au Palais de la culture Amadou Hampathé Ba de Bamako des cadres du milieu songhay et d’autres personnes ressources nationales des domaines du droit électoral, de la gouvernance des collectivités et bien d’autres dans le cadre d’un séminaire. Selon un membre du bureau que nous avons contacté, au regard de la feuille de route des autorités actuelles, « toute association soucieuse de participer à la construction du Mali ne doit pas être en marge du processus. Il ne s’agit pas, selon lui, de demander sa part de gâteau, mais d’apporter sa part de farine pour faire un gâteau qui profite à tous les enfants du Mali. La réflexion attendue d’Ir Ganda, sera de dégager des stratégies propres à l’association qu’elle versera par la suite comme contributions utiles au grand débat national qui est gestation.

Le président d’Ir Ganda, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga est connu pour son sens élevé de l’organisation, de la méthode et surtout de l’état. Du coup, l’on ne sera pas surpris qu’il demande aux participants de ce séminaire de définition des positions stratégiques d’Ir Ganda dans le cadre de la refondation de l’Etat, une réflexion pointue sur des textes spécifiques, notamment sur le code électoral, sur la création des nouvelles régions en 2012 qui fait couler beaucoup d’encre et subséquemment, de l’épineuse question du découpage électoral. L’on se souvient qu’en 2018, le découpage territorial a été l’objet de concertations régionales poussées et que seule la région de Gao n’a pas pu tenir le rendez-vous à cause de l’opposition farouche d’une partie de l’opinion de la région sur le projet de découpage qui circulait de manière officieuse.

Ir Ganda ne se veut aucun complexe à rester derrière l’Etat tout en défendant les intérêts de ses membres et donc des communautés de culture songhay en mouvement. Son, président ne disait-il pas en  février 2018, lors d’une conférence de presse, qu’« entre s’unir pour exister en frères et persister dans la désunion et disparaitre comme un feu-follet,  Ir Ganda a fait son choix celui de  la paix, de l’unité, de la fraternité et de l’entente ».

Dans la lignée des activités grandioses qu’elle a réussies à l’image de son Assemblée générale de décembre 2019 à Tombouctou, le comité exécutif d’Ir Ganda entend inscrire toutes ses actions au service des communautés nationales et du pays tout entier, en se forgeant une légitimité reconnue de tous, dans un contexte rendu encore plus difficile avec la dégradation de la situation sécuritaire et la détérioration du climat de vivre ensemble dans les régions du centre.

C’est donc pour les experts et cadres d’Ir Ganda une nouvelle occasion d’aller à des analyses approfondies autour du nouveau contexte politique afin que la jeune association s’inscrive dans l’action publique de la société civile malienne, pour un Mali fort avec une gouvernance acceptée de tous les fils du pays, d’est en ouest et du sud au Nord.

Alassane Cissouma

Source: Mali Tribune