La filiation théologique et mystique de Cheick Hamallah, le Chérif de Nioro, avec le prophète de l’islam, est établie par le Doyen Cheick Tahirou DOUCOURE, Professeur en sciences islamiques, basé à Dakar, au Sénégal. Dans une exégèse bien fouillée et documentée, le Pr DOUCOURE démontre, au moyen de l’analogie, comment « Cheikh Hamallah est un adjectif qualificatif réel, par conséquent, un déterminant ». En effet, l’attitude du Prophète Mahomet face aux mécréants de la Mecque n’est pas sans rappeler celle de Cheick Hamallah face aux mécréants de la France colonialiste, pour le seul triomphe de sa foi inébranlable en Dieu, l’Omniscient et le Miséricordieux. Suivons ci-dessous la démonstration analogique du Professeur DOUCOURE.

« Bismil – lahir- rahmanir- rahimi »

« Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricor-dieux. »

Louange à ALLAH qui, s’adressant à Mouhamed (psl), Son Messager, dit :

« Par le Jour mont Et par la nuit quand elle couvre tout

Ton Seigneur ne t’a pas abandonné, ni détesté

La vie dernière t’est meilleure que la vie présente

Ton Seigneur t’accordera [Ses faveurs] et alors tu seras satisfait. »

Sourate 93, le Jour Montant.

V 94 « Expose ce qu’on t’a commandé et détourne-toi des associateurs. »

V 95 « Nous t’avons défendu vis à vis des railleurs. »

Sourate 15, Al hijjr, v 94 et 95.

V 1  Nous t’avons, certes, accordé l’Abondance.

V 2  Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie.

V 3 Celui qui te hait sera, certes, sans postérité.

Sourate 108, Al-kawtar,(l’Abondance), V 1,2 et3.

Chers frères !

Ce fut, à la lumière des versets coraniques précités que le hamallisme fut né, en 1909, au lendemain de la disparition de Cheikh Sidy MouhamedLakhdar qui légua, à Cheikh Hamallah, la chaîne de transmission dont les règles furent établies par son fondateur Cheikh Ahmed Tidjâne (ra) et véhiculées par son premiercompagnon Cheikh Tahara boun Taïbata Tilmicen.

Voici la première déclaration que Cheikh Hamallah fit :

« Lestou malikiyane  : Je ne suis pas malikite.

Lestou hanafiyane   : Je  ne suis pas hanafite.

Lestou chafiyiyane  : Je ne suis pas chafi.

.      Lestou hambaliyane : Je ne suis pas hambalite.

Innamâ anâ mouhamadiyoune :Je ne suis quemouhamadiyoune. »

Il apparut, dès lors, que le Maître voulait esquisser l’oratoire mystique dans lequel il entendait évoluer et, écarter, ainsi, toute ambiguïté tendant à situer l’assentiment avant la conception et, en même temps, préciser qu’il est un ad-jectif qualificatif réel, par conséquent, un déterminant.

A présent, décrivons, d’abord, le parcours du déterminé qu’est le Pro-phète Mouhamed (psl) pour voir, ensuite, s’il y a concordance, entre lui et le déterminant, Cheikh Hamallah.

Lorsque le messager d’ALLAH reçut l’ordre d’exposer, en l’an 610, ce qui lui fut commandé et de se détourner des associateurs, il eut la promesse ferme qu’il sera à l’abri de la médisance des railleurs, il s’exécuta, et ainsi, il dressa le dra-peau du monothéisme contre l’idolâtrie.

La première personne qui le combattit, publiquement, lors d’une réu- nion fa-miliale, fut son oncle Abou Lahabine qui, s’adressant à lui, avec rage, dit :

« Tabane laka ! » : « Que tu périsses ! »

Mais la réplique coranique ne tarda pas :

« Que périssent les deux mains d’Abou Lahab et que lui-même périsse

Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu’il a acquis

Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes,

De même sa femme, la porteuse de bois,

A son cou, une corde de fibres. »

Sourate 111, Massad, les fibres.

Ensuite, ce fut au tour du président du conseil supérieur des notables khou-reichs, Outbatou ibnou Rabiata, cousin consanguin de son père, qui déci-da de le rencontrer et, lors de leur entrevue, il lui déclara :

« Ya ibn akhî ! » : « Oh ! Le fils de mon frère ! »

« Djîta khawmaka bi amrine azîmine » : « Tu as apporté à ton peuple un fléau épouvantable. » « Safahta ahlamanâ wa sababta alî hâtanâ » : « Tu as galvaudé nos vertus, tu as injurié nos dieux.»

« Inne kounta tourîdou mâlane fa mâlouna mâ louka » : « Si ton objectif est d’avoir de l’argent, notre argent est ton argent. »

« Mane houwa hazal illâhou ? » : « Qui est ce dieu- là ? » (Ce Sei-gneur dont tu exiges l’adoration ?)

Outbatou fut foudroyé, quand le ProphèteMouhamed(psl), en guise de ré-ponse, récita le verset coranique suivant :

« Parmi Ses merveilles (ALLAH), sont la nuit et le jour, le soleil et la lune ;ne vous prosternez ni devant le soleil, ni devant la lune, mais proster-nez-vous devant ALLAH qui les a créés, si c’est Lui que vous adorez. »

Sourate 41, Fussilat, les versets détaillés, v 37.

Outbatou retourna vers son peuple et leur déclara : « J’ai entendu de mes propres oreilles (le pléonasme, ici, est lexical et non trivial)des propos qui ne relèvent ni de la poésie, ni de la magie, ni de la sorcellerie. Ce que je propose est de le laisser, s’il parvient à gagner, ce sera, toujours, pour nous; s’il arrive à périr, nous en serons pas blâmables.»

En dépit de ce conseil, les persécuteurs ne désarmèrent pas .Oukhba- tou ibn AbîMouaïtine, Nadre ibn Harris et Abou Diakhline étaient les plus déterminés à vouloir ensevelir la nouvelle religion monothéiste et ses adhérents.

A l’époque, le ProphèteMouhamed (psl) et ses compagnons priaient, clandes-tinement, dans la maison d’Arkham Ibn Abil Arkham. Ce ne fut qu’a- près la conversion de Hamzatou, oncle du ProphèteMouhamed (psl) et Omar boun Khatab que les musulmans eurent la possibilité de prier à découvert.

Ensuite, il y eut, en 620, Amoul Houzeni, l’année noire ou de la tristesse, au cours de laquelle le ProphèteMouhamed(psl) perdit, d’abord, son oncle Abou Talib qui le défendait avec le poids dont il disposait dans les tribus khou- reichs, ensuite, sa femme qui était la source principale de sa quiétude, puis, il y eut l’accueil hostile et désobligeant qui lui fut réservé quand il se rendit à Taïf pour trouver secours.

Mais la Providence qui était aux aguets vint à son secours puisqu’il y eut, aussi-tôt, aprèsses premières épreuves, le voyage nocturne au cours duquel il dirigea la prière à la Mosquée de d’Al-Aqsa, suivi par les Prophètes et les Messagers, ensuite, l’ascension au cours de laquelle ALLAH le situa,dans son agrément infi-ni.Après, ce fut son retour à la Mecque avec les cinq prières canoniques

Pour confirmer ce secours les versets coraniques suivants furent révélés :

V 1 « N’avons- nous pas ouvert, pour toi, ta poitrine ? »

V 2 « Et ne t’avons- nous pas déchargé du fardeau »

V 3 « Qui accablait ton dos ? »

V  4 « Et exalté pour toi ta renommée ? […] »

Sourate 94, As-Sarh, l’ouverture, V1,2,3 et 4.

Ces questionnements, même si elles sont, formellement, fermées, ne furent, en réalité, que des questions ouvertes aux réponses affirmatives.

Quand les opposants constatèrent que, malgré toutes leurs tentatives obscènes, l’islam faisait son bonhomme de chemin, Ils décidèrent, alors, la solu-tion ultime,c’est-à-dire, sa mise à mort.

Cela fut le motif de l’immigration, en l’an 622.

Le Prophète Mouhamed (psl), le jour de son départ, dit, en s’adressant à son Seigneur :

« Alâhouma inenaka tâlamou anenahoume akhradioûni mine habil bi-lâdi ilèyeya fa as quine inî fa habal biladî ilèyeka » : « Oh ! Mon Seigneur ! Tu sais mieux que quiconque qu’ils m’ont sorti de la ville que j’aime le plus. Ins-talle-moi dans la ville que Tu aimes le plus. »

Et le verdict coranique qui suit tourna la page :

V40 « Si vous ne lui portez pas secours … ALLAH l’a déjà secouru lorsque ceux qui avaient mécru l’avaient banni, (en étant) deuxième de deux, quand ils étaient dans la grotte et qu’il disait à son compagnon (Aboubakr) : ‘’ Ne t’afflige pas ALLAH est avec nous.’’»

Sourates 9, AT Tawbahtou, Le repentir, V40.

Arrivé à Médine, il commença par édifier sa Mosquée, ensuite, il établit la fraternité :’’Al Mouâkhâtou’’, entre les migrants et les résidents, puis, il fit rédiger le pacte social, ‘’La constitution’’, où les règles furent établies entre les musulmans et les non- musulmans autour du bon voisinage et de l’assistance mutuelle.

Maintenant, quand les juifs constatèrent que les assises islamiques deve-naient de plus en plus solides et puisque, jusque- là, les musulmans, dans la pratique de leur religion, priaient en se dirigeant vers la Mosquée Al-Aqsa (Jérusalem), ils essayèrent, alors, de dénigrer cette pratique en disant :

V 144   « youkhâlifounâ Mouhamadoune wa yate bâ ou quiblata-nâ. » : « Mouhamed est en désaccord avec nous sur la manière de prati-quer la religion, alors, pourquoi s’oriente- t- il vers notre qibla ? »

Pour effacer cette opinion, le Prophète Mouhamed (psl) dit à l’ange Djibril :

« Wa ditetou anena lâha sarrafa wadj hî ane quiblati yahoûde. » : « Si, seulement, je pouvais obtenir, de mon Seigneur, une orientation de ma prière qui n’est pas celle des juifs ? »

L’ange Djibril lui répondit :

« Inenamâ ânâ abdoune fade ourabaka wa salehou. » : « Je ne suis qu’un serviteur. Si le désir t’en excite, adresse- toi à ton Seigneur et im-plore- Le. »

Ce fut, à la suite de cette conversation, (entre le Messager Mouhamed (psl) et l’ange Gabriel) que le verset coranique suivant fut descendu pour soulager les musulmans, en l’an 623.

V 144« Certes, nous te voyons tourner le visage en tous sens, dans le ciel. Nous te faisons, donc, orienter vers une direction qui te plaît. Tourne, donc, ton visage vers la Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez – y vos visages. […]

Sourate 2, Al-Baqarah, La vache, V 144

Quand les khoureichs apprirent cela ils décidèrent d’attaquer les musul-mans dans leur nouvelle résidence.

Pour répondre à leur tentative, ALLAH fit descendre le verset coranique suivant pour une contre- attaque légitime.

V39 « Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) parce que, vraiment, ils sont lésés : ALLAH est, certes, capable. »

Sourates 22, Al Hajj, V39

La bataillede Badr, en l’an 624, fut celle, au cours de laquelle, ils perdi- rent soixante-dix combattants dont les principaux leaders : Outbatou ibn Rabia-ta, Oukhbatou ibn Abî Mouaïtine, Abou Diakhline et Nadrou Ibn Harris. Bien queles anges soient descendus pour secourir les musulmans, le verset suivant fut révélé pour motiver la victoire.

V10 « ALLAH ne fit cela que pour (vous) apporter une bonne nouvelle et pour, qu’avec cela, vos cœurs se tranquillisent … mais il n’y a pas de victoire que de la part d’ALLAH. ALLAH est Puissant et Sage. »

Sourate 8, Al- Anfal, le butin, V10

Ensuite, il y eut, en l’an 625, la bataille d’Ouhoud pour laquelle les mec-quois revinrent pour venger leurs morts et laver l’humiliation. Ce jour-là, éga-lement, dès les premières attaques, les mécréants furent surclassés et ils prirent la fuite. Mais, ce fut, lorsquecertains archers choisis par le Prophète Mouha-med (psl) pour assurer les arrières, désobéirent que les rôles furent inversés et la conséquence fut que Hamzatou, l’oncle du Prophète Mouhamed (psl) et Moushab Ibnou Oumer et beaucoup d’autres furent tués et le Prophète Mou-hamed (psl), lui-même, eut des blessures. Les hypocrites qui n’avaient pas pris part au combat voulurent pavoiser mais le verset coranique suivant fut révélé pour les bâillonner.

V 152 « Certes, ALLAH a tenu Sa promesse en envers vous, quand par Sa per-mission vous les tuiez sans relâche jusqu’au moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes disputés à propos de l’ordre donné, et vous avez désobéi après qu’Il vous eut montré (la victoire) que vous aimez ! Il en était, parmi vous, qui désiraient la vie d’ici-bas et il en était, parmi vous, qui désiraient l’au-delà. […] »

Sourate 3, Al Imran, la famille d’Imran, V 152.

Quant à la troisième bataille,en l’an 627, (celle des croisés) elle était la plus im-portante car, non seulement, les khoureichs l’avaient très bien préparée mais, en plus, d’autres tribus les rejoignirent pour venir assiéger les musulmans  dans la ville de Médine. Pire encore, les juifs (banous qurayziata et banous Nadir) qui avaient signé le pacte social avec les musulmans violèrent leur engagement en venant soutenir les croisés.

Mais, ALLAH, dans Sa Puissance omnisciente, fit déporter, sur eux, le vent et le froid qui les obligèrent à s’enfuir. Ainsi, les juifs se réfugièrent dans leur cita-delle où les musulmans les trouvèrent et décapitèrent les principaux respon-sables.Et les versets coraniques qui suivirent décrivirent les causes de la vic-toire :

V5  « ALLAH a renvoyé, avec rage, les infidèles sans qu’ils aient obtenu au-cun bien, et ALLAH a épargné aux croyants le combat. ALLAH est Fort et Puissant. »

V 26 Il a fait descendre de leurs forteresses ceux des gens du livre qui les soutenaient(les coalisés) et Ila jeté l’effroi dans leur cœur. […] »

Sourate 33, Al Ahzab, Les coalisés, V 25 et 26.

De retour à Médine, le Prophète Mouhamed (psl) se vit en songe, au sein de laKaaba avec ses compagnons. Automatiquement, Il les en informa et leur de-manda de se préparer pour la oumra.

Les mecquois, dès qu’ils apprirent cette intention des musulmans, décidèrent de s’y opposer, fermement. Alors, les deux parties se rencontrèrent à Houdai-biya, en l’an 628. Là, le Prophète Mouhamed (psl) leur déclara qu’il n’était pas venu pour faire la guerre mais, plutôt, pour accomplir la oumra. La discussion fut houleuse et très âpre. Finalement, ils s’accordèrent pour une trêve de dix ans avec les conditions suivantes :

Premièrement, le Prophète Mouhamed (psl) devait retourner à Médine avec ses compagnons pour ne revenir que l’année suivante, pour accomplir la ou-mra.

Deuxièmement, les mecquois qui se rendaient à Médine, l’obligation était faite au Prophète Mouhamed (psl) de les retourner à la Mecque, même s’ils étaient musulmans. Par contre, si les médinois se rendaient à la Mecque, les mecquois n’étaient pas tenus de les rendre au Prophète Mouhamed (psl).

Troisièmement, au moment de rédiger le texte del’accord, le Prophète Mou-hamed (psl) ordonna, à Aliou ibnou Abitalib, de l’entamer par :

« Bismilahi Arahmani Arahimi » : « Au nom d’ALLAH le Tout Miséricor- dieux, le Très Miséricordieux. »

Mais Souhaïlou boun Amri s’y opposa en ces termes :

« Je ne reconnais pas ‘’Arahmani Arahimi ‘’, il faut débuter, plutôt, par ‘’ Bismika Alahouma’’ : ‘’De par Ton nom, Seigneur’’. »

Aliou hésita mais le Prophète Mouhamed (psl) lui intima l’ordre de s’exécuter et d’écrire ce que ce Souhaïlou lui dit. Cela mécontenta les compagnons et, surtout, Omar qui s’adressa à Aboubakr en ces mots :

« Alâma noûti damiyata fidîninâ ?» : « Pourquoi acceptons –nous l’humiliation pour notre religion ? »

Ce dernier lui répondit :

« Alâ rislika yâ Omar ! ine nahou rassouloulahi ! » : « Attention Omar ! L’ordre vient du Messager (psl) ! »

Cela fut un fait insolite, car, du début de l’islam à ce jour-là, jamais, le Prophè-teMouhamed(psl) ne fit de concession aux mécréants.

En retournant à Médine, ALLAHfit descendre ces versets coraniques :

V1 « En vérité, Nous t’avons accordé une victoire éclatante (lors de la ren-contre d’Houdaibiya, en l’an 628). »

V2 « afin qu’ALLAH te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu’Il para-chève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite. »

Sourate 46, Al Fath, l’ouverture, v 1et 2

Les hypocrites qui ne recherchaient qu’à saper le moral des musulmans dirent :

« On nous avait promis la oumra et nous en avons été empêchés. »

Le ProphèteMouhamed(psl), ayant pris connaissance de ces manœuvres, morbidement, conçues dit :

« C’est une victoire éclatante et nous la vivrons, bientôt, ensemble ! »

A suivre

Source: Le Sursaut