Bureau national catholique de l’enfance (BNCE) a organisé une rencontre d’échanges, mardi 8 octobre, au siège du journal Mali tribune à Faladié sur ses projets et programmes  A la rencontre, l’ONG a partagé sa nouvelle charte des professionnels des médias pour le respect des droits de l’enfant au Mali.  

 

Plusieurs heures d’horloge, une question au cœur. Devant la presse, mardi 8 octobre, au siège du journal Mali à Faladjé, le Bureau national catholique de l’enfance (BNCE) s’est montré plus engagé à poursuivre sa vision : promouvoir la dignité des enfants et faire appliquer leurs droits, “encore trop souvent bafoués”.

L’ONG avait sur sa table d’échanges la nouvelle charte professionnelle des medias pour le respect des droits de l’enfant au Mali. Le document est élaboré sur trois grands axes. Il porte sur la protection de l’enfant, en particulier sur sa vie privée, sa dignité et son image. Ses 18 articles prennent en compte aussi l’accès de l’enfant à l’information, sa liberté d’expression. Dans sa nouvelle charte, le BNCE engage les professionnels des médias à respecter le contenu de cette charte qui constitue, souligne-t-il, un mécanisme d’autorégulation pour assurer la sécurité et respect des principes fondamentaux des droits de l’enfant

Selon le chargé de programme de BNCE, Moussa Bakayoko, son organisation veut, à travers cette charte, amener les professionnels des medias à connaitre et à maitriser les droits de l’enfant. Il s’agit aussi, selon lui, de les amener à l’utiliser comme guide lors des couvertures des questions impliquant les enfants. Le deuxième objectif visé par BNCE est de vulgariser cette charte auprès de la population pour un changement de préperception de la société sur les enfants et leurs.

 

 Humaniser les conditions de détention

Pendant la rencontre avec la presse, le BNCE a présenté la deuxième phase de son programme “Enfance sans barreaux”. Il s’entend de 2017 à 2021. Le projet veut humaniser les conditions de détention, renforcer l’appui aux Enfants en conflit avec la loi (ECL) de même que préparer leur réinsertion, dès la détention et le placement en centre alternatif. Ces actions seront menées dans les commissariats, les maisons d’arrêt et quatre tribunaux de Bamako, Sikasso, Ségou et Mopti, soit une estimation d’environ 190 enfants bénéficiaires par an.

Selon Karim Diarra du BNCE, cette deuxième phase appuiera également les séances d’alphabétisation, de formation technique et de causerie dans les Maisons d’arrêts de ses zones d’intervention. Celles-ci seront réalisées par les travailleurs sociaux. Ces activités, dit-il, permettront aux enfants de développer leurs compétences de vie.

 

Vers d’autres domaines

Devant les hommes de médias, le chargé de programme au BNCE Moussa Bakayoko, a salué la prise en compte des questions de protection des droits des enfants qui sont “inscrites comme une priorité dans tous les projets et programmes des autorités maliennes”.

Pour autant, les défis sont encore énormes souligne-t-il.  Le budget du gouvernement alloué au ministère Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille est “insignifiant par rapport aux défis actuels”, dit-il. D’autres défis cités par le conférencier c’est l’application concrète des conventions internationales et nationales adoptées par le Mali. La mise en œuvre de ces textes selon lui, n’est pas effective sur le terrain.

La perception de la population sur les droits des enfants, qui banalisent les questions d’abus sexuels, le faible taux de financement des actions de protection de l’enfant par les bailleurs, qui sont maintenant sont tournées vers d’autres domaines depuis la crise de 2012 et la non coordination actions des acteurs du domaine sur le terrain s’ajoutent aussi à la liste.

L’ONG BNCE-Mali a été créée en 2012. Elle poursuit les actions du Bureau international catholique (BICE) qui intervenait au Mali depuis 1996. Il se veut de développer un environnement protecteur des droits de l’enfant en vue de la croissance intégrale de tous les enfants. Les cibles de l’ONG sont les enfants et les jeunes. Au Mali BNCE intervient en faveur des enfants privés de liberté, des jeunes filles mères en situation de détresse et filles travailleuses domestiques. Elle mène aussi des actions de sensibilisation sur le planning familial, la sexualité, la santé de la reproduction et l’équité des sexes, les IST et le VIH Sida. Toutes ses actons menées au service de tous les enfants, sans discrimination et dans le respect de leur nationalité, de leur culture et de leur religion.

 

Kadiatou Mouyi Doumbia

Hamadoun Touré (stagiaire)

Mali Tribune