Une bousculade survenue le 16 novembre 2019 vers 4 heures du matin au Stade du 26 Mars, site de célébration de Maouloud de la Fédération Ançar-Dine internationale (FADI) a fait environ 80 blessés dont des cas graves. Cette bousculade qui sonne comme un signe d’alerte rappelle une autre tristement plus célèbre, celle intervenue au soir de ce lundi 21 fé-vrier 2011 au Stade Omnisport Modibo Keita de Bamako qui avait fait plus de 30 morts.

 

Au-delà des organisateurs, le risque élevé de bousculade mortelle lors de ce rassemblement religieux interpelle l’Etat du Mali qui doit s’impliquer davantage dans l’organisation de cet événement pour la sécurité des pèle-rins qui converge du monde entier vers Bamako.

Après le Stade Modibo KEÏTA, le Stade du 26 Mars a-t-il, à son tour, montré ses limites pour l’accueil des pèlerins du Maouloud célébré avec faste chaque année par le Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, guide spirituel de la FADI ? La question mérite son pesant d’or face au fait que l’événement attire chaque année un peu plus de pèlerins, augmentant du coup le risque de bousculade entre les fidèles.

Même le communiqué du ministère de la Santé et des Affaires sociales, en 16 Novembre 2019, indique qu’il n’y a pas de mort parmi les victimes de la dernière bousculade, pour de nombreux observateurs, la côte d’alter est sonnée face à la capacité du stade du 26 Mars d’abriter l’événement.

Ce qui est évident, c’est au de-là des risque élevé pour les pèlerins, ils sont plus d’un observateurs à penser que cette infrastructure n’est pas appro-priée pour accueillir de tel événement. Très généralement débordé, cer-taines parties comme la pelouse ainsi que les alentours sont, généralement dégradés après cette célébration du Maouloud.

D’ailleurs, c’est pour toutes ses raisons que le chérif Ousmane Madani HAÏDARA avait invité les autorités à lui octroyer un site qui sera aménagé de manière plus appropriée pour abriter l’événement.

Sans faire l’avocat du diable, nous estimons qu’il était quand même, du de-voir de l’Etat de prendre le devant pour faire face à un éventuel drame qui se profile à l’horizon.

Mais au-delà des passions et supputations, on peut estimer que l’implication du gouvernement dans l’organisation de cet événement est loin d’un privilège particulier à un leader religieux de la trame de HAÏDA-RA qui attire plus de pèlerins, donc de touristes, dans le pays au grand bonheur des opérateurs économiques.

En tout cas, on garde vivace à l’esprit le mauvais souvenir de ce Maouloud de 2011 qui été endeuillée par une bousculade monstre qui avait fait 36 victimes au Stade Omnisports Modibo KEÏTA.

L’État devrait-il attendre une réédition d’un tel drame pour réagir ? En tout cas, gouverner, c’est prévoir, dit-on.

Par Abdoulaye OUATTARA

SourceInfo Matin