Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le secrétaire général du Syndicat autonome de la Police nationale (Sap), sergent-chef Bougouna Dembélé, s’insurge contre les projets d’amendement et de modification du statut de la police. Il dénonce également l’exclusion  de leur syndicat par le directeur général de la Police nationale des  travaux du Conseil supérieur des fonctionnaires de police.

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Il sied  de rappeler qu’au terme des travaux du Conseil supérieur des fonctionnaires de police, il ressort que les représentants des syndicats ont accepté la suppression du droit de grève à la Police nationale pour des raisons de sûreté nationale et de continuité de l’Etat. Ce n’est pas tout. Les arrêts de travail et l’incitation à la révolte contre la hiérarchie seront aussi interdits.

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Primo, le secrétaire général du Syndicat autonome de la Police (Sap) a regretté le caractère non inclusif des travaux de ce conseil.

 “Dans ce conseil, il est prévu 9 représentants des syndicats, dont trois du corps des commissaires, trois des inspecteurs de police et trois du corps des sous officiers. Mais aujourd’hui, nous constatons que le corps des commissaires (qui regroupe deux tendances syndicales : Syndicat des commissaires de police et le Mouvement renouveau) a 4 représentants, le syndicat des inspecteurs en a 2, le syndicat de la police nationale (Spn)  tendance Untm a 2 et le Spn tendance Cstm a 1. Curieusement, notre syndicat, à savoir le Sap, n’a eu aucun représentant” a regretté M. Dembélé. Il pointe un doigt accusateur vers le directeur général de la Police, Moussa Ag Infahi, qui serait à l’origine de cette exclusion.

Pour le secrétaire général du Sap, il est temps de conformer la composition de ce Conseil aux réalités actuelles pour la simple raison que ce texte portant l’organisation du Conseil supérieur de la police a été rédigé en 2007.  A cette époque, poursuit-il, il n’y avait que trois syndicats des sous-officiers. De nos jours, on en dénombre 5 syndicats.

En second lieu, le premier responsable du Sap estime que la modification de l’article 38 relatif “au droit de grève” et l’article 39 portant sur les “arrêts de travail et l’incitation à la révolte”, sont de nature à les laisser à la merci de la hiérarchie.

“Cela veut dire que nous ne sommes plus autorisés à tenir des assemblées d’information. Cela veut dire également que les chefs pourront couper injustement  les avantages  (perdiems) des éléments sans que ceux-ci n’aient le droit de lever le petit doigt” a regretté M. Dembélé.

C’est pourquoi, selon lui, leur syndicat qui “dénonce  et  demande le retrait pur et simple des projets d’amendements et de modifications du statut de la police”. Et demande également l’implication de tous les syndicats de la police nationale du Mali aux travaux du Conseil supérieur des fonctionnaires de police.

Cependant, le Sap se réjouit de la dotation des policiers en arme individuelle et profite de cette occasion pour remercier les plus hautes autorités pour cette initiative.

             Kassoum THERA

 

Source: Aujourd’hui-Mali