Les responsables de l’Association des Jeunes Ressortissants de Domno (AJRDO) étaient face à la presse, le samedi 30 mars 2019 à la maison de la presse. Objectif : Dénoncer la situation sécuritaire dégradante qui prévaut dans le centre du Mali en général et dans le Domno en particulier. C’était sous l’égide d’Idrissa GORO, président de ladite association.

Dans son intervention, le président de l’AJRDO a déploré la gravité et la complexité indescriptibles de la situation sécuritaire  dans le Domno, c’est-à-dire les communes de Dinangourou et de Yoro dans le cercle de Koro. Selon lui, depuis le début de cette  crise, pas mal de  villages du Domno ont été victimes de plusieurs maux dont des attaques par des individus ou des groupes armés, des assassinats ciblés, des vols de bétails, la destruction et l’incendie volontaire des greniers contenants des céréales, des fermetures forcées d’écoles, empêchement de la tenue des foires hebdomadaires …

Le 1er responsable de l’AJRDO va plus loin en donnant quelques  exemples de certaines attaques. Il révèle : «  Du  20 juin 2012 au 25 mars 2019, 27 Hommes ont été assassinés, 32 blessés légers et graves dont certains sont présentement hospitalisés à Sévaré et à l’hôpital Somino DOLO de Mopti et à l’hôpital du Mali de Bamako ».Ce n’est pas tout ; Drissa Goro affirme que des  milliers de bœufs, moutons, chèvres ont été enlevés et des  centaines de greniers incendiés. Pire, toutes les écoles  sont fermées dans le domno  depuis 2012 sauf celle de Dinangourou qui s’est rouverte cette année selon ces jeunes ressortissants du secteur.

Par ailleurs, l’AJRDO déplore l’inaccessibilité de l’axe Dinangourou-Koro due à la présence permanente des forces du mal. Cet axe est, aux dires du conférencier, totalement miné. « Actuellement, pour rejoindre Bamako à partir des communes de Dinangourou et de Yoro, on est obligé de passer par le Burkina et cela dans des conditions peu enviables », déplore Idrissa Goro. Une autre inquiétude de cette association, c’est la menace sur l’hivernage à venir.

Contrairement à ce que beaucoup pensent, ces jeunes de Domno estiment qu’il n’y a pas une guerre ethnique au pays dogon et a  invité les gens à arrêter les amalgames pour éviter le pire.

Les recommandations de l’AJRDO

Ces jeunes ont, au-delà des constats malheureux de la situation sécuritaire inquiétante  dans leurs deux communes, demandé à l’État entre autres : de procéder au déminage effectif de l’axe Koro Dinangourou ; de procéder aux fouilles des forêts et de poursuivre l’escorte des véhicules de transport commun tout en intensifiant les patrouilles des forces armées et de sécurité ; de sécuriser les  populations  et  leurs biens.

À la communauté internationale, l’AJRDO propose l’organisation d’une conférence internationale sur la paix et la sécurité en faveur du Mali.

Avant de terminer, M .Goro a appelé tous les Maliens à la solidarité, à l’union sacrée et à la cohésion, tout en rejetant la stigmatisation des groupes ethniques comme responsables des violences.

Boureima Guindo

Source: Le Pays