Au regard de la situation sociopolitique du Mali, caractérisée par des propos incendiaires de certains responsables de l’opposition, le regroupement d’organisation de la société civile, à savoir l’Association Joko niMaaya, Faso Dambé ton, AMIFA, GPM, l’Association des jeunes pour le développement de Dianéguélé (AJDD), « Trop c’est trop », Aourouwely, a organisé le dimanche dernier, à la Maison de la presse, une journée d’échanges sur l’état des lieux de la Nation et les élections présidentielles de 2018.

Placée sous l’égide du président de l’Association Joko ni Maaya, Seydou Idrissa TRAORE, non moins ancien directeur général de l’Office du Niger, la rencontre s’est déroulée en présence de Hamidou DIALLO, président de l’Association des jeunes pour le développement de Dianéguélé (AJDD), des responsables, militants et sympathisants des organisations faîtières.
Pour le président de l’Association Jiko ni Mayaa, en lieu et place de l’organisation d’élection, on est en train de préparer la guerre au Mali. Il en veut pour preuve, les propos incendiaires de certains responsables de l’opposition : «Si un tel candidat est élu, nous ne serons pas d’accord. Il y aura du sang, et chacun sait où se procurer des couteaux et machettes», a-t-il rapporté.
Selon M TRAORE, ce sont là des propos qui inquiètent car, estime-t-il, en cas de violences, les éventuelles victimes ne seront que des Maliens.
Pour pallier à ces éventualités, il dit avoir rencontré les autorités coutumières et religieuses et plusieurs acteurs de la société civile pour échanger sur l’état des lieux du Mali en cette veille des élections présidentielles.
Au regard de la situation sociopolitique et culturelle peu reluisante du pays, estime le Président de l’AJDD, personne ne pourra présager des conséquences d’une nouvelle crise postélectorale.
Voilà pourquoi, a-t-il rappelé, de peur de ne pas perdre leur seul et unique pays, le Mali, des patriotes ont décidé de se retrouver pour convenir des pistes de solution sur la base d’une présentation de la situation politique, économique et sociale de notre pays.
Les conclusions de la journée seront présentées aux autorités et organisations en charge de la gestion des élections.
Il ressort de la présentation du principal conférencier sur la situation politique, économique et sociale du Mali que l’argent est devenu « roi » au point que tout à un prix, y compris la personne humaine et le Mali. « Le Malien déshumanisé, la République privatisée», a-t-il lancé.
Au plan politique, le multipartisme intégral a engendré la prolifération des partis politiques. Ainsi, le parti au pouvoir s’érige en parti-Etat, soumettant tout à sa seule cause. De même, le fait partisan a divisé les familles, les villages et le pays tout en brisant les liens de parentés, tissés au fil de plusieurs générations de vivre-ensemble.
Le Mali, a-t-il rappelé, présenté hier comme étant une Nation, connaît des conflits ethniques, attisés par les politiques soit directement, soit indirectement.
Au plan militaire, l’armée malienne était performante, bien équipée, avec des soldats et officiers valeureux sollicités sur plusieurs fronts. Cette armée, regrette M TRAORE, a été détruite et démantelée au profit d’une « armée de paix » livrant ainsi le Mali, «grand, fier et envié», à ses ennemis.
Au plan sécuritaire, soutient le conférencier, l’espace aérien du Mali, autrefois inviolable grâce à une bonne couverture Radar, est devenu, sous la 3è République, une passoire (exemple Air cocaïne).
«Tout le Mali est en insécurité et sous tutelle avec près de 20 000 étrangers armés soit un fusil pour 750 Maliens pour une population de 15 millions d’habitants», a-t-il schématisé.
Au plan territorial, il se demande ce qui reste de l’intégralité du territoire malien.
En conclusion, a fait savoir le doyen Seydou Idrissa TRAORE, les Maliens doivent ensemble revisiter leur histoire, leur culture, leurs croyances et leur présent, pour instaurer la culture de la paix basée sur les mécanismes qui sont les nôtres en usant du savoir et de la vérité.
Quel Mali voulons-nous laisser à nos enfants ? Quels citoyens voulons-nous devenir ? Quel type de leader faut-il pour nous gouverner ? Ce sont là quelques questions autour desquelles les échanges ont porté.

Par Sékou CAMARA

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