Actuellement député à l’Assemblée nationale du Mali, Mohamed Ould Mataly fait partie des personnes indexées et sanctionnées par les Nations unies pour des accointances avec des réseaux terroristes ou des trafiquants de drogue. Selon plusieurs sources, l’intéressé qui bénéficie de l’immunité parlementaire veut rempiler pour rester sous cette protection en cas de poursuite.

« Ould Mataly est candidat, sauf cataclysme », confie une source proche de la famille Mataly. Selon lui, il ne saurait être autrement, car Mohamed Ould Mataly ne voudrait pas perdre ce privilège que confère le statut de député. Surtout qu’il souhaiterait mettre son hégémonie au service de ses intérêts personnels et de ceux de sa tribu arabe des Lehmar de Gao. Pour parvenir à convaincre l’électorat, il espère bien faire une alliance politique avec Aissata Cissé dite Chato son éternel colistier. Une façon de mettre toutes les chances de son côté.

Sous le coup de graves sanctions

Les Nations unies reproches beaucoup de choses au député Ould Mataly. En effet, dans son rapport à mi-parcours de 2019, le Groupe d’experts des Nations unies a indiqué qu’Hanoune Ould Ali Mahari, figure de proue du MAA-Plateforme, avait cherché à obtenir la libération de ressortissants maliens, notamment Sid’Ahmed Ben Kazou Moulati, alias Zaneylou, arrêté à Niamey dans une affaire d’expédition de 10 tonnes de résine de cannabis (haschich) entre avril et juin 2018. Au moment de la rédaction du rapport, le Groupe d’experts cherchait à en savoir plus au sujet de cette affaire. Selon plusieurs sources de renseignements, Hanoune Ould Ali agissait pour le compte de Mohamed Ben Ahmed Mahri, alias Mohamed Rouggy, (gendre d’Ould Mataly), auteur intellectuel de cette opération avec Ben Kazou Moulati. « Les deux hommes ont été vus ensemble à Niamey en décembre 2017. Par ailleurs, Ben Ahmed Mahri et Ben Kazou Moulati dirigent la société Tilemsi Distribution et Transport établie à Niamey, filiale d’une société éponyme de Gao, dont le nom est également abrégé en « Tildis SA ». Le rapport affirme que selon des sources de renseignements, Mohamed Ould Mataly détient également des parts de la société Tilemsi Distribution et Transport. Ses liens avec Tilemsi Transport ont été confirmés par un billet posté sur un blog et une réaction à un article sur le trafic de drogues au Mali. Ould Mataly a dit au Groupe d’experts avoir créé cette société mais ne plus en détenir de parts, celle-ci étant maintenant gérée par ses proches. Et d’ajouter : « Ben Ahmed Mahri a également défendu certaines des 12 personnes arrêtées à Niamey, dont Ben Ahmed Moulati, arguant qu’elles n’avaient rien à voir avec l’affaire et qu’elles se rendaient à Gao pour d’autres raisons au moment de leur arrestation. Selon les informations communiquées par un État Membre aux experts, Mohamed Ould Mataly sert de relais politique à des trafiquants de drogues dont son gendre Mohamed Rouggy en les protégeant contre toute intervention des autorités étatiques, en subornant les services de sécurité et en avertissant les trafiquants de la tribu arabe des Lehmar des éventuelles opérations de lutte contre les stupéfiants ».

Il n’en fallait pas plus pour que l’ONU l’inscrive sur la liste rouge des personnes impliquées dans le trafic de drogue au Mali et dans le Sahel. Ces avoirs ont été gelés à l’international. Et ces sanctions limites ses mouvements à travers le monde.

C’est donc, normal pour les observateurs d’affirmer que l’homme tient à sa réélection à hue et à dia pour bénéficier de l’immunité parlementaire.

A suivre.

Dieu veille !

Harber MAIGA

Source: Journal Azalaï Express- Mali