Des organisations de la société civile et plusieurs épouses de militaires ont manifesté vendredi 08 novembre 2019, à Bamako à la place de l’Indépendance pour traduire leur soutien aux Forces armées maliennes, cibles de récurrentes attaques dont la dernière en date est celle du camp d’Indelimane où plus d’une cinquantaine de soldats ont été tués. 

 

« On en peut plus des massacres terroristes »!  Ainsi s’indigne Kadiatou Cissé, 10 ans. Accompagnée de ses trois camarades de classe, cette élève de sixième année trouve le temps de participer à la marche de soutien aux Famas avant les cours de l’après-midi. A l’instar d’elle, ils sont plus d’un millier à prendre d’assaut la place de l’Indépendance ce vendredi (08 novembre 2019) après la grande prière, suite à l’appel de plusieurs organisations de la société civile. « A bas la France ! », « La Minusma et le G5 Sahel dehors !», « Vive les Famas ! », ont scandé les manifestants vêtus de rouge et de noir.

« Nous devons notre liberté à  l’armée. C’est pourquoi nous avons institué cette manifestation afin de témoigner aux Famas qu’ils ont notre soutien indéfectible. », explique Amadou Cissé, Président de la commission d’organisation.

Les manifestants ont scandé des slogans hostiles aux forces armées étrangères présentes au Mali à qui ils imputent les nombreux revers subis par les Famas. « Que la France s’en aille de chez nous. Il en est de même de la MINUSMA et de la force du G5 Sahel !», s’exclame Dicko Issa Touré, Présidente de l’Association des femmes veuves de l’armée malienne. Vêtue de rouge, elle rend hommage aux militaires tués en distribuant aux manifestants des morceaux de tissus rouges qui font office de brassards.

Dans la foule, un homme pleure. Des membres de la commission d’organisation essayent de lui remonter le moral. Il vient de perdre son frère dans les dernières attaques du Nord. « Ma seule requête, c’est de me rendre le corps de mon frère. », confie-t-il le visage triste.

 

Des drapeaux russes posaient à côté des couleurs maliennes comme pour dire « dehors la France et bienvenue la Russie». Pendant ce temps la ministre française des armées, Florence Parly, demande de la patience aux pays du sahel en attendant l’opérationnalisation de l’unité « Takuba » (sabre en Tamashek) en 2020, composée des forces spéciales européennes afin d’aider l’armée malienne dans sa lutte contre le terrorisme. A noter que  Barkhane, une force française antiterroriste est sur le territoire malien depuis 2014, juste après la fin des opérations Serval et Épervier.

Boubacar Diallo (Stg)

Journal du mali