L’Assemblée générale extraordinaire de la Fédération malienne de football (Femafoot) se tient ce samedi 16 octobre et jours suivants s’il y a lieu, au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Les travaux regrouperont les délégués des 9 Ligues régionales (3 par ligue), les 18 clubs de première division (2 par club), les 9 clubs champions des ligues (2 par club) et les trois regroupements sportifs (1 par regroupement), soit 84 délégués.

 

Deux points sont à l’ordre du jour : la relecture des textes et l’élection des membres des commissions électorales indépendantes. Le comité exécutif propose sept textes aux membres de l’assemblée : les statuts, les règlement d’application des statuts, le règlement de l’Assemblée générale, le code électoral, les règlements généraux, le règlement d’affiliation, les statuts de la ligue nationale de football professionnel. Contacté, le président de la Commission de relecture et d’élaboration des textes (CRET), Me Boubacar Karamoko Coulibaly n’a pas souhaité s’exprimer avant la fin de l’assemblée.

D’autres membres de la commission que nous avons approchés, n’ont pas non plus souhaité parler. Dans les nouveaux statuts, pour constituer un sous-district, l’entité administrative ou le groupement d’entités administratives doit comporter au moins trois clubs. De même, il faut trois Sous- Districts pour constituer un District.

Toutefois, sur autorisation expresse du Comité exécutif de la fédération, un District peut se constituer avec au moins trois clubs. Les clubs professionnels de ligue 1 seront 14 contre 16 pour la ligue 2 et la Ligue nationale du football féminin sera présente à l’assemblée avec deux délégués, tandis que la Ligue nationale de football professionnel sera absente. Quant aux regroupements des anciens joueurs, des entraîneurs, des professionnels de médecine du sport, des arbitres, ils n’auront désormais qu’une voix consultative. Le mandat du président du comité exécutif sera limité à trois mandats de quatre ans, au lieu de deux mandats.

Pour le président de la Ligue de football de Sikasso, Mamby Diaby «Kélétigui», les textes sont des propositions qui peuvent être validées ou rejetées par les membres. «La FIFA exige à ce que les fédérations se conforment à leurs textes. Tous les pays sont en train de faire des textes conformément à cela. La Fédération malienne de football a fait un grand effort pour élaborer plusieurs textes. Nous allons voter sept textes ce samedi, d’autres viendront après», a expliqué Mamby Diaby «Kélétigui».

Membre de la Ligue de football de Tombouctou, Abba Mahamane ne partage pas l’avis de Kélétigui et a déjà envoyé ses observations à la fédération. «Il est toujours nécessaire de faire la relecture des textes pour les adapter aux circonstances, admet-il, mais à travers ce que nous avons vu, nous pensons que le comité exécutif est en train de chercher à s’accaparer de la gestion du football et de s’arroger tous les droits sur les clubs, les ligues, la Ligue nationale de football professionnel.

C’est là où nous ne sommes pas d’accord avec le comité exécutif», rétorque-t-il. «Nous n’avons pas vu un élément essentiel des anciens textes qui a été modifié à part les associations membres à qui ils ont enlevé le droit de vote. Je n’ai pas vu un changement important par rapport aux anciens textes, tout ce qu’ils ont ajouté, c’est un moyen d’accaparement», déplore Abba Mahamane qui pointe, entre autres, la proposition de création d’une commission permanente chargée des relations avec les ligues régionales et les groupements sportifs. «Le président de cette commission va servir d’interface entre la fédération et les différentes ligues.

Nous estimons que la fédération est là pour les ligues et les relations ne doivent pas se limiter à une commission. Le président de cette commission est chargé de résoudre même les différents sociaux à l’intérieur des ligues, c’est une ingérence, une main invisible du président de la fédération», fustige notre interlocuteur.

Mardi, le président du Stade malien, Cheick Diallo, le président de la Ligue de football de Ségou, Mamadou Sow, le vice-président de l’ASKO, Pape N’Diaye et le secrétaire général du Djoliba, Modibo Coulibaly ont demandé le report de l’assemblée pour, ont-ils expliqué, «corriger certaines lacunes que nous avons décelées et parfaire les textes».

«Les secrétaires généraux des clubs, des ligues et les techniciens de la fédération ont travaillé mercredi sur les textes pour essayer de se mettre d’accord. On a tous intérêt à doter notre football de bons textes et le consensus est important», prévient Cheick Diallo, alors que le secrétaire général du Djoliba, Modibo Coulibaly qualifie les nouveaux textes proposés d’«aberration».

La deuxième partie de l’assemblée extraordinaire sera consacrée à l’élection des membres des commissions électorales indépendantes de la Femafoot. Là aussi, le COB a interjeté un recours à la commission centrale de recours pour «déclarer cette Assemblée générale incompétente pour procéder à l’élection des membres des commissions électorales indépendantes de la Femafoot pour convocation irrégulière». Cette assemblée ayant été convoquée le 1er octobre, le président du COB, Moussa Konaté, constate que le délai statutaire n’est pas respecté.

«Cette Assemblée générale extraordinaire étant une Assemblée générale élective, elle est soumise aux dispositions prévues à l’article 45.8 des statuts de la Femafoot qui stipulent que les membres de la Femafoot seront informés par écrit de la date et du lieu de l’Assemblée générale élective au moins 90 jours avant la tenue de celle-ci», a expliqué Moussa Konaté. De même, rappelle le président des Verts, l’article 45.10 des mêmes statuts stipule : «Les délais statutaires aux al. 45.8 et 45.9 ci-dessus afférents aux élections seront applicables à toute assemblée générale élective, quel que soit le type d’Assemblée générale (Ordinaire ou Extraordinaire)».

Ladji M. DIABY

Source : L’ESSOR