A quelques minutes près, la Fédération malienne (Femafoot) a évité le forfait de sa sélection à la CAN. Aujourd’hui, les Aigles, portés par leur génération dorée, voient loin devant eux, ambitieux avant leur 8e de finale face à la Côte d’Ivoire, lundi à Suez.

A 23h17 le 15 juin, à six jours du coup d’envoi de la compétition, l’instance en crise, sous la menace d’une suspension si rien n’était fait avant minuit, a voté de nouveaux statuts qui respectent les principes de la Fifa, permettant à son équipe nationale de jouer en Egypte.

La Femafoot, en proie à des conflits internes, n’organise plus le Championnat depuis 2017. Mais, paradoxalement, sa vitrine est l’une des plus belles du Continent: le Mali, avec la star de Porto Moussa Marega, a impressionné lors de la première phase de la CAN.

“Nous nous sommes mis hors du tohu-bohu qui concerne les dirigeants. Nous sommes des acteurs du football. Notre problème se pose au niveau du gazon vert”, explique le coach Mohamed Magassouba. “Nous n’avons pas mis la tête dans autre chose que nous donner les outils nécessaires pour trouver des solutions aux problèmes qui se passent sur le gazon vert.”

“Ce n’était pas facile, mais ça s’est bien passé, ils se sont compris. Je savais qu’ils allaient se mettre d’accord (à la fédération)”, explique à l’AFP le défenseur Mamadou Fofana.

L’envol des Aigles est d’autant plus impressionnant que la sélection n’avait plus atteint la phase finale depuis 2013. Ils restaient même sur six ans sans victoire dans une CAN, avant leur festival face à la Mauritanie (4-1) en ouverture.

– “Nouvelle équipe” –

Le groupe a également été perturbé par l’exclusion de l’attaquant Adama Niane en cours de compétition. Mais cela ne l’a pas empêché de terminer à la première place, pour pouvoir affronter la Côte d’Ivoire, voisine du Mali, lundi en 8es.

“C’est une fierté pour toute l’équipe. On a bien géré. On était venu pour se qualifier. Mais on voit plus loin. Toutes les équipes sont venues pour la Coupe, nous aussi”, affirme le défenseur Boubakar “Kiki” Kouyaté.

“On a changé toute l’équipe, c’est une équipe jeune. C’est une nouvelle équipe”, poursuit-il.

Sans trentenaire dans l’effectif, Magassouba a choisi de donner les clés à la génération montante, qui a l’habitude d’évoluer ensemble depuis plusieurs années, avec les milieux Diadie Sammassékou et Lassana Coulibaly, 23 ans chacun, Amadou Haïdara, 21 ans, ou l’ailier gauche Moussa Djenepo, 21 ans. Sans oublier le défenseur central Mamadou Fofana, 21 ans, aligné aux côtés de Molla Wagué.

“On est jeune, on n’a pas vraiment de pression, on a envie de faire quelque chose de bien, de très bien. Donc ce n’est pas mauvais d’avoir une équipe jeune”, a expliqué à l’AFP Samassékou avant le tournoi.

Son inexpérience du tournoi ne l’empêche pas de “créer du jeu”, la grande satisfaction de Wagué. “On arrive à créer du jeu, à être bien organisé. Il y a des moments où c’est un peu compliqué. Il va falloir travailler nos temps forts et nos temps faibles. Mais il y a beaucoup de progression depuis le début. On est content du jeu produit par rapport à l’équipe”, explique-t-il.

Passés à 43 minutes d’une suspension, les joueurs regardent désormais le temps qui les sépare de la Coupe. Il leur reste déjà 90 minutes, au moins, pour voir les quarts.

RFI