L’annonce de la candidature du Congo pour accueillir la CAN 2019 a été rapidement démentie par le ministre des Sports, Hugues Ngouédonguélé. Jeune Afrique a voulu en savoir plus sur ce sérieux couac de communication.

Depuis l’annonce du retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun, faite à Accra par Ahmad Ahmad, le président de la CAF, seule l’Afrique du Sud a déjà répondu, le 10 décembre, à l’appel à candidatures émis le 6 décembre. Le Maroc devrait suivre.

LE CONGO SERA PEUT-ÊTRE CANDIDAT UN JOUR, MAIS PAS EN 2019

Mais le 7 décembre, une déclaration du vice-président de la CAF, Constant Omari – démentie dès le lendemain par Hugues Ngouelondélé, le ministre des Sports congolais – avait surpris le monde du football, et pas seulement en Afrique. Le dirigeant de la CAF, qui est également président de la fédération de RDC, avait en effet expliqué sur les ondes de RFI que le Congo avait « écrit à la CAF pour organiser la CAN 2019 ».


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« Je crois que Constant Omari est allé un peu vite en besogne. Oui, un courrier a bien été envoyé depuis Brazzaville à la CAF, non pas pour être candidat, mais pour manifester notre intérêt », explique Jean Guy Mayaolas, le président de la Fédération congolaise de football (Fecofoot). Jeune Afrique a pu obtenir une copie de cette lettre, datée du 1er décembre et adressée au secrétaire général de la CAF.

Requête pour l’organisation de la CAN 2019 by Jeune Afrique on Scribd

 

« Nous n’avons pas envoyé de dossier de candidature. Nous avons reçu le cahier des charges pour l’organisation de la CAN, et après l’avoir consulté, nous avons décidé de ne pas aller plus loin, car notre pays ne peut pas actuellement accueillir une compétition internationale à vingt-quatre équipes. Le Congo sera peut-être candidat un jour, mais pas en 2019 », précise le président de la Fecofoot.

« Dossier clos »

Du côté du ministère des Sports, personne n’était étrangement au courant de l’existence de ce courrier, qui aurait dû en principe recevoir l’aval du ministre avant d’être envoyé. C’est tout au moins ce qu’affirme Jacques Gambou, le directeur de cabinet d’Hugues Ngouelondélé : « Nous avons appris les choses par les médias. Nous avons été surpris, et c’est pour cela que le ministre a très rapidement expliqué que le Congo n’était pas candidat à l’organisation de la CAN 2019.

« Quand un pays est candidat à l’organisation d’une compétition comme la CAN, c’est l’État qui prend en charge les dépenses, pas la fédération. Cette dernière ne peut donc pas engager l’État », poursuit-il, jugeant toutefois que la fédération n’a « pas outrepassé ses droits ».   « Le dossier est clos. Le Congo dispose de stades, mais pas de toutes les infrastructures. Et il y a d’autres priorités pour le pays. »

Par ailleurs, le Gabon, qui avait organisé l’édition 2012 – avec la Guinée équatoriale – puis celle de 2017, a tenu à mettre fin aux inévitables rumeurs propagées sur les réseaux sociaux, évoquant une possible candidature du pays d’Afrique centrale. La Fédération gabonaise de football (Fegafoot) s’est fendue d’un communiqué dénonçant une « quête effrénée de sensationnalisme ».