Pour leur première participation à la compétition, les Policiers ont créé la sensation, en se hissant sur la plus haute marche du podium. Sur le tableau féminin, en revanche, le Centre omnisports de Lafiabougou a fait respecter la hiérarchie, en enlevant le titre suprême pour la deuxième fois d’affilée

Première participation, premier sacre. L’équipe masculine de l’AS Police a réalisé un véritable exploit samedi dernier, en remportant devant l’Usfas, l’édition 2020 du championnat national de hand-ball, dont le coup d’envoi avait été donné le lundi 23 novembre. Policiers et militaires avaient le même nombre de points, à l’issue de la phase de poules, mais avec une différence de buts favorable aux joueurs de l’AS Police (+86 pour l’AS Police, contre +74 pour l’Usfas). Pour garder son titre de champion du Mali, l’Usfas était donc condamnée à gagner, alors que l’AS Police pouvait se contenter d’un nul pour enlever le titre suprême.

Quand le coup de sifflet final retentissait, il y avait 26-25 au tableau d’affichage pour le club militaire, mais avec une faute à jouer pour les Policiers. Une dernière cartouche qui permettra à Mamadou Mandé Sidibé d’égaliser à 26-26, synonyme de sacre pour les siens. Parti des 9 mètres, le joueur de l’AS Police parvient à contourner le mur adverse, avant de marquer le point décisif.

L’entraîneur usfasien, le sous-lieutenant Issa Sanou dira que le joueur de l’AS Police a joué le coup comme un penalty, donc à 7 mètres, avant de demander l’annulation du but. Une réclamation rejetée par les arbitres qui expliqueront que Mamadou Mandé Sidibé n’a commis aucune faute technique pouvant entraîner l’annulation du point. Non satisfait de l’explication du corps arbitral, le club militaire décide de saisir sur place, la commission technique de la Fédération malienne de hand-ball (FMHB). À son tour, celle-ci valide le but et confirme le match nul, à la grande joie de l’AS Police et de ses supporters. Coup d’essai, coup de maître donc pour les Policiers qui participaient pour la première fois de l’histoire au championnat national. Auteur de 9 buts, l’arrière droit Mahamadou Diarra (meilleur marqueur du match), a été l’un des grands artisans du sacre de son équipe.

Les Policiers ont dominé le premier acte mais à la reprise, l’équipe a dû batailler fort pour contenir des Usfasiens blessés dans leur orgueil et passés tout près de la victoire. Il a fallu un grand Mamadou Mandé Sidibé pour faire basculer le match et permettre aux siens de détrôner le club militaire.

«Je félicite les joueurs, ils sont venus déterminés pour gagner. L’arbitrage a un peu joué sur l’équipe. Je suis très content de cette première victoire en championnat, l’objectif du club est atteint. Les joueurs sont restés solidaires pendant toute la partie. Certes, il y a eu quelques déchets techniques, mais dans l’ensemble, les joueurs ont tout donné pour avoir ce titre», a déclaré l’entraîneur de l’AS Police, Youssouf Maïga. Son homologue de l’Usfas, le sous-lieutenant Issa Sanou dira également que les deux équipes ont mouillé le maillot mais il conteste le but égalisateur de l’AS Police.

«Les deux équipes ont bien joué, chaque équipe a eu sa période de domination et le match a été très tactique. Je félicite l’AS Police pour la qualité du jeu produit. C’est une formation majoritairement composée de jeunes joueurs. Ils nous ont posés beaucoup de problèmes, mais je conteste le dernier but qui a permis à l’AS Police d’égaliser», persiste le technicien, avant de renchérir : «Il y avait une faute en faveur de l’AS Police, le joueur devait jouer comme on tire pour le 9 mètres, mais il a tiré comme un penalty. C’est lors d’un penalty qu’un joueur peut se désaxer, sauter ou même faire un arrière, mais il ne peut pas faire ça pour tirer à 9 mètres. Le joueur devait reprendre, mais cela n’a pas été le cas. Nous contestons ce but».

L’autre surprise du championnat est le Sonni de Gao qui termine sur la troisième marche du podium. L’équipe de la Cité des Askia qui totalise trois succès, est dirigée par Yacouba Dicko, qui prend ainsi date pour les échéances à venir.
Sur le tableau féminin, le Centre omnisports de Lafiabougou (COL) s’est hissé sur la plus haute marche du podium, en dominant l’Usfas (27-22).

«Je suis content de ce titre de championne du Mali. C’est notre deuxième titre consécutif et nous avons également été sacrés dans toutes les catégories d’âge. Le bilan de la saison 2019-2020 est donc très satisfaisant», a réagi l’entraîneur du COL, Fousseyni Keïta. Quant au technicien de l’Usfas, le sergent Fousseyni Sarré, il s’est réjoui du niveau de la finale, avant d’avouer que le COL était meilleur et méritait de gagner. «Les joueuses ont perdu beaucoup de ballons. En deuxième période, nous avons mis en place une défense de zone, c’est ce qui nous permis de rester dans le match jusqu’au coup de sifflet final» a analysé le sergent Fousseyni Sarré.

La dernière journée de la 33è édition du championnat national a été présidée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mossa Ag Attaher. C’est lui qui a donné le coup d’envoi symbolique de la finale féminine. «C’est un grand plaisir pour moi d’assister à cette compétition. Je félicite la Fédération malienne de hand-ball pour avoir réussi à amener le championnat à son terme. Nous sommes à une période très compliquée pour le monde du sport à cause de la crise sanitaire. Tous mes encouragements à la Fédération malienne de hand-ball», a salué le ministre Ag Attaher.

«Comme toutes les associations sportives nationales, le hand-ball peut compter sur l’accompagnement du département», a promis le ministre de la Jeunesse et des Sports qui avait à ses côtés le vice-président de la FMHB, le colonel-major Jacob Théra. «On a assisté à de belles finales, chez les Dames, la jeunesse de l’équipe du COL a fait la différence. Chez les Messieurs, la rivalité était rude entre l’AS Police et l’Usfas. Techniquement, le match a été d’un très bon niveau. Malgré les difficultés liées à la pandémie de la Covid-19, nous avons pu organiser ces championnats dans de bonnes conditions. C’est un grand motif de satisfaction», a exprimé le vice-président de la fédération.

Pour mémoire, l’édition 2020 du championnat national a mis aux prises trois équipes féminines (Tata de Sikasso, COL et Usfas) et six formations masculines (Mamahira de Kati, AS Police, COL, Tata de Sikasso, Sonni de Gao, Usfas). Désormais, les regards sont tournés vers la Coupe du Mali qui sera le dernier rendez-vous de la saison.

Ladji M. DIABY

Source: L’Essor