Nicolas Pépé est le lauréat du Prix Marc-Vivien Foé 2019, récompensant le meilleur joueur africain du Championnat de France. Intenable sur le front de l’attaque, l’Ivoirien est pour beaucoup dans la belle saison de Lille. Son entraîneur, Christophe Galtier, ne le cache pas : cet été, l’attaquant va rejoindre un cador européen. Et d’après le coach lillois, Pépé a tout pour s’y épanouir.

Il n’y a tout simplement pas eu match. Cette année, le Prix Marc-Vivien Foé, organisé par Radio France Internationale (RFI) et France 24, a été attribué sans surprise à Nicolas Pépé, le joueur de Lille. L’attaquant international ivoirien de 23 ans a recueilli 379 points, contre 140 pour le Tunisien de Saint-Etienne Wahbi Khazri (déjà dauphin du Camerounais Karl Toko-Ekambi la saison dernière) et 68 points pour le Sénégalais de Rennes Ismaïla Sarr.

Samedi 18 mai, Nicolas Pépé a réalisé une nouvelle prestation de haut vol lors du match du LOSC contre Angers (5-0). Ses deux buts inscrits face à son ancien club ont permis à Lille d’entériner la 2e place au classement de la Ligue 1 et donc la qualification pour la prochaine Ligue des champions. Christophe Galtier, l’entraîneur des Dogues, s’est exprimé dans la foulée à propos de son si précieux Élephant.

RFI : Christophe Galtier, Nicolas Pépé a été désigné meilleur joueur africain de Ligue 1 de cette saison 2018-2019 (22 buts et 11 passes décisives en 37 rencontres). Cela vous surprend ?

Non, je ne suis pas surpris. Je ne suis pas surpris par ses statistiques. Nicolas Pépé est concerné sur 60-70% des buts marqués par l’équipe (33% des buts et 26% des passes décisives précisément, NDLR). Il y a les chiffres, mais il y a aussi la qualité de ses prestations. C’est un vainqueur incontestable. Il doit associer à cette saison les six derniers mois de la saison dernière. Parce que finalement, sur 18 mois, il est à plus de 30 buts marqués et à, je pense, 15 ou 16 passes décisives (31 buts et 16 passes décisives depuis janvier 2018 précisément, NDRL). C’est énorme.

Beaucoup de rumeurs circulent à propos de son départ programmé cet été, à destination d’un gros club…

Il va évidemment partir dans un club plus huppé. Je lui souhaite de jouer la Ligue des champions. Il va devoir ajouter certaines choses à son jeu. Parce qu’à ce niveau-là, on est très identifié, très vu. Nicolas a cette capacité à faire des différences. Sur un plan athlétique, ça va être très fort et il va devoir ajouter d’autres cordes à son arc. Il est sollicité par de grands clubs européens habitués à jouer la Ligue des champions. J’espère qu’il fera le bon choix, un choix sportif. C’est un garçon qui me semble structuré sur un plan intellectuel et dans la réflexion. Il faut qu’il fasse un choix sportif. Il y aura l’exigence du très haut niveau, il sera confronté à une rude concurrence. C’est aussi ça qu’il va devoir assumer et accepter. Mais il a toutes les qualités athlétiques et techniques pour jouer au très haut niveau.

Peut-il s’imposer dans un club majeur d’un grand championnat européen ?

J’ai connu ça avec Pierre-Emerick Aubameyang, qui sortait de deux très grosses saisons à Saint-Etienne alors que son parcours était un peu chaotique. Les gens disaient qu’il devait trouver une étape intermédiaire*. Moi, je ne crois pas trop aux étapes intermédiaires quand on arrive à ce niveau de performance. S’il a l’opportunité d’aller dans un très grand club européen, il faut qu’il y aille. Il aura des difficultés, il va devoir s’imposer par rapport à la concurrence et accepter l’extrême exigence du haut niveau. Il n’y a pas d’étape intermédiaire pour Nicolas. J’entends parler de Chelsea, du Bayern Munich, de Liverpool, de Paris… S’il a l’opportunité d’aller dans ces équipes, qu’il y aille.

* « PEA » quitta l’ASSE à l’été 2013 et signa pour le Borussia Dortmund. Vendu pour 13 millions d’euros, le Gabonais resta au BVB jusqu’en janvier 2018, quand Arsenal déboursa 63 millions d’euros pour s’attacher ses services.

RFI