Le bureau du comité a été officiellement installé hier jeudi par le ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo. La cérémonie de remise de la lettre de mission s’est déroulée au stade Ouezzin Coulibaly et l’équipe de Sidi Diallo a un an pour remettre le football national sur les rails

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Le Comité de normalisation (CONOR) du football est donc opérationnel. La nouvelle instance chargée de diriger le football national pendant un an a reçu sa lettre de mission hier des mains du ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo. La cérémonie s’est déroulée au stade Ouezzin Coulibaly, en présence d’une belle brochette de personnalités dont le président du CONOR, Sidi Diallo, le premier responsable du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali), Mohamed Salia Touré. Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Sports, est revenu longuement sur la crise qui secoue le monde du football national depuis 2013 et les raisons qui ont poussé le gouvernement à dissoudre l’ancien organe directeur de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT. «Depuis 2013, le football malien traverse une crise sans précédent. Cette crise a survécu à toutes les médiations et à toutes les décisions de justice. De nos jours, la crise a commencé à impacter négativement sur les résultats sportifs de nos équipes nationales et de nos clubs. Elle constitue de plus en plus un problème réel d’ordre public», dira Housseïni Amion Guindo. «Les démarches entreprises par le gouvernement auprès de la FIFA pour trouver une sortie heureuse et durable n’ont pas reçu de réponses favorables et ce, malgré l’insistance sur la situation sécuritaire fragile que traverse le Mali. Cette situation nous interpelle tous, nous engage tous, avec en première ligne la forte attente du peuple malien en matière de football. C’est pourquoi, suivant Décision n°2017-0011/MS-SG en date du 08 mars 2017 et en application des dispositions de l’article 49 du Décret n°98-215/P-RM du 02 juillet 1998 régissant les activités physiques et sportives au Mali, j’ai décidé de dissoudre l’organe directeur de la Fédération malienne de football. En exécution de la décision de la dissolution du comité directeur de la fédération et conformément au Décret n°98-215/P-RM du 02 juillet 1998 régissant les activités physiques et sportives, j’ai par Décision n°2017-0012/MS-SG du 14 mars 2017, mis en place un Comité de normalisation qui aura pour mission de trouver une solution à la crise qui a trop duré», expliquera le ministre des Sports, avant de fustiger le comportement de la FIFA. «Nous avons écrit quatre fois à la FIFA pour demander son intervention et nous aider à trouver une solution à la crise. Je suis personnellement allé en Suisse pour expliquer la gravité de la situation et les menaces qui pesaient sur la pratique du football au Mali. La FIFA n’a jamais réagi, elle a joué la montre jusqu’au dernier moment pour ensuite nous demander d’attendre le 20 mars et la tenue d’un procès dont nous ignorons tout. Il y a la FIFA, mais le Mali a aussi ses lois qui sont au dessus de tout. J’ai appliqué la loi malienne pour dissoudre le comité directeur de la fédération. Le gouvernement ne peut pas accepter que le Mali soit traîné ça et là devant les instances sportives et les juridictions internationales», dira Housseïni Amion Guindo, avant de marteler que quelle que soit la réaction de la FIFA, le gouvernement ne reviendra pas sur sa décision. «La FIFA va réagir, tout le monde doit même s’attendre à une suspension de principe de la FIFA. Mais que les choses soient claires, le Mali est un état souverain qui a ses lois et aucune instance sportive aussi puissante soit-elle, ne pourra nous empêcher d’appliquer les lois du pays», répétera Housseïni Amion Guindo en indiquant que le Mali a déjà constitué un cabinet d’avocats à Lausanne. Visiblement déçu des tergiversations de la FIFA depuis le début de la crise en 2013, le ministre des Sports dira que tout porte à croire qu’il y a eu des «complicités dangereuses» au niveau de l’instance dirigeante du football mondial qui n’ont fait qu’aggraver la crise. Housseïni Amion Guindo citera même le nom du chargé des associations africaines à la FIFA, l’Argentin Primo Corvaro qui vient d’être suspendu par le comité d’éthique de la FIFA et qui, précisera le ministre des Sports, sera purement radié de l’instance dirigeante du football mondial dans les prochains jours. Pour le président du Comité de normalisation du football, Sidi Diallo, la cérémonie de remise de la lettre de mission marque le coup d’envoi d’un match qui sera décisif dans la résolution de la crise du sport roi malien. «Aujourd’hui encore la vie nous impose sa dure, mais juste loi, celle qui commande de se regarder dans les yeux, de se parler et obligatoirement de s’entendre. Nous disons bien l’obligation de s’entendre car ce qui est en jeu est au dessus de nous tous, martèlera le patron du CONOR. Ce dont il s’agit c’est le Mali, qui aura, son renom, son prestige, son rayonnement et pour cela nous sommes débout sur les remparts, dans les travées et dans les gradins déterminés à sauver le football malien. Nous sommes en compétition avec le reste du monde et ce championnat là, nous n’avons pas le droit de le perdre», insistera Sidi Diallo, avant de poursuivre. «Nous sommes venus à vous non comme des messies, des surhommes ou des magiciens, mais de simples Maliens conscients que nous avons la capacité de surmonter cette crise. Le football malien est là aujourd’hui en face de vous, en quête du sursaut nécessaire à sa survie. Et vous joueurs, dirigeants de clubs et de ligues, supporters et journalistes, Maliens de l’intérieur et de la diaspora, amis du Mali, autorités nationales pour gagner, pour tourner la page de nos divergences, pour proposer un nouveau départ, un nouveau challenge». «Au nom du football et pour le Mali, tous ensemble nous pouvons y arriver. Nous allons y arriver parce que nous sommes issus d’un peuple et d’une histoire d’hommes aussi fiers que clairvoyants, aussi rigoureux que sages. Et ce défi nous le relèverons. Nous vaincrons rapidement car nous sommes de ceux qui transcendent les difficultés», conclura Sidi Diallo. S. S. KAMISSOKO

 

Source: essor