Suite au retard accusé dans la mise en place des commissions indépendantes de la Fédération malienne de football, la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire est en gestation. A cet effet, il urge pour le nouveau patron du football malien, Mamoutou Touré, d’agir afin d’éviter un autre bras de fer entre les acteurs du sport roi.

 

Agir pour rebâtir « , tel était le slogan de campagne de Mamoutou Touré dit Bavieux pour briguer la présidence de la Fédération malienne de football. Ainsi, son élection à tête de l’instance dirigeante, le 29 août 2019, a été accueillie comme un grand espoir pour le renouveau du football malien, marqué par des séquelles d’une crise profonde de plus de quatre ans. Seulement voilà : près de trois mois après son intronisation, le président Mamoutou Touré semble se dérober à sa devise. En tout cas, le nouveau patron du football malien n’arrive pas à poser des actions concrètes allant dans la reconstruction du football malien.

Loin s’en faut. Ses réactions relatives à la gestion de certains sujets de la FEMAFOOT pourraient faire renaitre la crise. La correspondance n°245/2019- 2020, adressée le 26 septembre 2019 au Secrétaire général du Djoliba AC, en est une. Dans ce courrier, le Comité Exécutif de M. Touré affiche sa volonté de ne pas tenir de sitôt une Assemblée générale pour l’élection des commissions indépendantes, qui est pourtant l’une des exigences des nouveaux statuts du football malien. Un problème de quorum évoqué Aussi, il soutient que  » le quorum qui a servi à l’élection du Comité Exécutif lors de l’Assemblée générale du 29 août était exclusivement dédié « . En d’autres termes, les nouveaux locataires de Malifoot ne sont pas dans la logique de tenir une Assemblée avec ce quorum, qui a pourtant servi à adopter les règlements d’application des statuts de la FEMAFOOT, de l’Assemblée générale ainsi que du code électoral. L’évocation de ce problème de quorum, qui semble plutôt être une fuite en avant, serait de nature à déterrer la hache de guerre qui a empoisonné les relations entre les acteurs du football national.

En restant dans ce sujet de commissions indépendantes, il ressort de nos investigations que la convocation d’une Assemblée générale extraordinaire par certains membres de la FEMAFOOT est en gestation.  » Très bientôt, une pétition de 35 voix demandant la tenue d’une AGE pour la mise en place des commissions indépendantes sera déposée sur la table du secrétaire général de la FEMAFOOT « , nous a confié un dirigeant sportif. Une AGE conforme aux textes Ce qui est permis par les textes de l’instance. L’article 38 des statuts de la FEMAFOOT stipule :  » Des sessions extraordinaires de l’Assemblée Générale peuvent être convoquées à tout moment à l’initiative du Comité Exécutif ou à la demande écrite de la majorité de plus de 50% des membres votants. L’ordre du jour doit être précisé dans ladite demande.

L’Assemblée générale extraordinaire doit avoir lieu dans un délai de 30 jours après réception de la demande. Si tel n’est pas le cas, les délégués représentant les membres qui ont demandé la convocation de l’Assemblée générale peuvent la convoquer eux-mêmes. Ce faisant, lesdits délégués doivent informer tous les membres de la FEMAFOOT et le Comité Exécutif de la date et du lieu de l’Assemblée générale extraordinaire ainsi que les points à inclure à l’ordre du jour « . Toutefois, si les demanderesses parviennent à tenir cette Assemblée, le Comité Exécutif, mis en minorité, risque de s’aventurer à ne pas s’accorder avec les résolutions prises.

Une posture qui pourrait dangereusement réveiller les vieux démons.  » Ingérence dans les affaires des ligues  » En plus de l’énigme autour de l’installation des Commission Indépendantes, soulignons aussi la problématique de la lettre circulaire n°011/2019-2019, où le Comité Exécutif de la FEMAFOOT somme les ligues régionales de football  » d’autoriser la participation aux compétitions et activités de la saison 2019-2020, tout club disposant d’affiliation provisoire ou définitive datant d’avant l’adoption des nouveaux statuts de la FEMAFOOT du 15 juin 2019 « . Cette instruction est perçue comme une ingérence du Comité Exécutif dans les affaires des Ligues régionales. En conséquence, elle pourrait engendrer des remous, surtout au niveau des ligues de Ségou et Koulikoro où des clubs ont été créés de façon irrégulière à des fins électoralistes. En voulant donc forcer les ligues à prendre en compte ces clubs sans aucune base statutaire, le Comité Exécutif de la FEMAFOOT n’est-il pas en train de jouer avec le feu ? Aussi le président Mamoutou Touré, qui a pourtant l’estime des acteurs du football national, serait bien inspiré de prendre son bâton de pèlerin afin d’agir conforment aux textes pour le bonheur du football malien. A contrario, ce serait le retour à la case de départ.

Sory Ibrahima COULIBALY

Source: l’Indépendant