Pour sa première participation à une compétition internationale, le Mali a déjoué tous les pronostics à Grand-Bassam. C’était lors du grand prix hippique CEDEAO qui s’est déroulé, le samedi 27 mai dernier. Organisée par la Fédération ivoirienne des Sports équestres, cette compétition a mis aux prises les chevaux du Mali, du Niger, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Au total, 48 chevaux ont disputé la course dans trois épreuves, 800 m, 1600 m et 2400 m au stade de Grand-Bassam transformé en un hippodrome pour la circonstance. Au finish, avec 6 trophées contre 5 pour le Niger, 3 pour le Burkina et 1 pour la Côte d’Ivoire, notre pays s’est taillé la part du lion des prix de la compétition à la surprise générale.

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Piégée par la Fédération ivoirienne des Sports équestres, à travers son invitation, qui précisait que la compétition était réservée aux chevaux locaux, la délégation malienne a été surprise de voir les races améliorées avec les Nigériens et les Burkinabés, les pur-sang avec les Ivoiriens. N’ayant d’autres choix, la Fédération malienne des Sports équestres, plus imbue de son professionnalisme, a décidé de mettre toute son expérience en jeu pour surmonter ce handicap de race.
En présence du ministre des Sports de la Côte d’Ivoire, de l’ambassadeur du Mali et de la forte délégation de la FMSE, nos chevaux et nos jockeys ont donné une belle leçon à ceux des autres pays.
D’entrée de jeu, avec les consignes de l’expérimenté entraineur malien Mamoutou Diarra, nos participants ont donné le ton lors de la course inaugurale (800 m). De justesse, le cheval Hérémakono piloté par l’expérimenté Kigor Tomota s’est classé deuxième. N’eût été les fautes de parcours répétitives des jockeys burkinabés, il se serait classé premier, selon des observateurs de la compétition. En dépit des protestations, le commissariat peu professionnel n’a pas daigné donner suite aux réclamations du Mali.
Aux 1600 m, les chevaux No limit (Niger), Almery (Niger) et Konoba (Mali) ont, respectivement, remporté les 1re, deuxième et troisième places. Les lauréats, jusqu’aux 5es positions dans les trois épreuves, ont reçu des trophées et d’importantes primes sur une dotation totale de 11 600 000 de FCFA.
Le gagnant de la course des 1600 m a reçu une prime de 1 500 000 de FCFA et le lauréat du 800 m, une enveloppe de 1 000 000 de FCFA. Satisfait de l’engouement et de l’organisation, le ministre des Sports François Amichia, non moins parrain de la compétition, s’engage avec la fédération à promouvoir ce sport au-delà d’Abidjan.
Sur la distance reine des 2400 m, comme on pouvait s’y attendre, le cheval Royal Mind de la Cote d’Ivoire s’est imposé sur le fil devant Macha Allah du Niger et Seifi du Mali. En plus du trophée de l’intégration, le vainqueur empoche la prime de 3 millions de FCFA.
La Fédération malienne des Sports équestres doit sa participation à cette compétition à l’accompagnement de Toguna Agro-Industrie de Seydou Nantoumé qui a gracieusement offert, un camion et son équipage tous frais payés pour le transport des chevaux. Pour lui rendre hommage, la FMSE a confectionné des t-shirts et des banderoles qu’elle a déroulées tout le long de la traversée de Grand-Bassam.
Autres faits marquants de cette 1re édition du grand prix de la CEDEAO de Grand-Bassam, c’est l’acheminement de plus de 200 Kg de feuille de niébé pour la nourriture des 15 chevaux maliens par avion.
Cette prouesse qui a suscité l’admiration du Mali est l’œuvre de Mamadou N’Diaye dit Madoufing, propriétaire de l’écurie Chelsea du champ hippique. Comme enseignement, ce grand prix a permis à la FMSE de se rendre compte de la nécessité de franchir un cap. Désormais, l’amélioration de notre race chevaline afin de l’adapter aux réalités de la sous-région est la priorité de Mohamed Haïdara et son équipe. Pour la concrétisation de ce projet, la FMSE compte sur l’accompagnement du ministère de l’Élevage et de la pêche, à l’instar des autres pays.
Ainsi, rendez-vous a été pris pour l’année prochaine à Grand-Bassam pour la 2e édition. D’ici là, la FMSE compte se mettre au même diapason que les autres pays de la sous-région.

Correspondance extérieure

 

Source: info-matin