Thierry Henry, légendaire joueur des Bleus, est aujourd’hui entraîneur adjoint de la sélection belge. Un atout pour la Belgique avant d’affronter la France.

Le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France peut-il marquer un but contre son camp ? Les retrouvailles avec Thierry Henry, désormais au service de la Belgique, sont un crève-cœur pour les fans français, qui craignent d’être privés d’une finale mondiale à cause de leur ancien attaquant star. A deux jours près, ils devaient fêter ensemble les vingt ans du sacre de 1998. Entre les anciens coéquipiers Didier Deschamps et Thierry Henry, seul l’un d’entre eux aura la possibilité de pouvoir redevenir champion du monde, le 15 juillet, lors de la finale.
“ Son impact est vraiment très important ”« Oui, ça fait bizarre parce qu’il est Français et il va être sur le banc de l’adversaire. Pour lui aussi je pense que ça va être bizarre, a confié le sélectionneur des Bleus au micro de TF1, dimanche. Je suis content de le revoir. Là, je suis sûr de le revoir comme il est pas mal pris, on ne se croise pas tout le temps. » Désormais âgé de 40 ans, Henry est devenu à la surprise générale l’adjoint du sélectionneur des Diables rouges, Roberto Martinez, en août 2016. Sa mission ? Insuffler sa culture de la gagne.
« C’est sûr que j’aurais préféré qu’il soit avec nous et nous donne ses conseils, à moi et aux autres attaquants, mais il ne faut pas être jaloux », a déclaré l’attaquant français Olivier Giroud. Mais pourquoi n’est-il pas aux côtés de son ancien capitaine ? « On ne m’a rien proposé, jamais », a affirmé Henry, dans des propos rapportés par le quotidien L’Équipe« On l’a un peu perdu de vue, a admis le président de la Fédération Noël Le Graët. C’est la vie qui est comme ça, il a toujours joué en Angleterre. Il a peu de présence en France et peu de contacts avec la Fédération. »
Comment expliquer un lien devenu si distant avec son pays natal ? Exilé à Londres, Henry passe le plus clair de son temps outre-Manche en raison de son travail de consultant pour Sky Sports. Mais l’explication est davantage traumatique que géographique. Auteur de la fameuse main, pour la passe sur le but qui a qualifié les Bleus pour le Mondial 2010, Henry n’a pas digéré la violente polémique qui avait suivi. Relégué sur le banc comme un vulgaire anonyme en Afrique du Sud, il verra sa prestigieuse carrière s’achever avec le scandale de Knysa et la grève de l’entraînement…
Suffisant pour changer définitivement de camp ? Professionnel hors pair, l’homme aux deux finales mondiales s’investit totalement, à l’image des entraînements, où il effectue un travail spécifique avec les attaquants à la fin de chaque séance, ou sur le banc, où il n’hésite pas à donner de la voix. « Il adore parler de son expérience, raconte l’avant-centre belge Michy Batshuayi. C’est un amoureux du foot, il aime beaucoup parler de ce qu’il a fait, de comment c’était avant, de sa première Coupe du monde et tout ça… Il m’a donné beaucoup de conseils pour m’améliorer. »
De là à dire qu’il est à l’origine des quatorze buts belges en Russie, le meilleur bilan du tournoi ? « Son impact est vraiment très important, s’est félicité Roberto Martinez. Thierry nous a amené un élément important, l’expérience, son savoir-faire dans ce tournoi. Il sait ce que ressentent les joueurs dans cette situation, il connaît la pression pour remporter ces matchs. »Contre son pays, ce sera la première fois.
Source: lanouvellerepublique