La 22ème édition de la coupe du monde 2022 est prévue du 21 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar. A seulement 600 jours du début de cette compétition mondiale, le pays hôte ne fait pas encore l’unanimité aux yeux des acteurs du ballon rond. C’est toujours le traitement réservé aux travailleurs sur les chantiers de stades qui suscite la polémique.

La question des droits de l’Homme risque d’être la principale préoccupation de la prochaine Coupe du monde 2022 au Qatar. Épinglé à plusieurs reprises pour ses très rudes conditions de travail sur ses chantiers de construction de stades, le Qatar a recensé seulement trente-sept travailleurs morts sur des milliers supposés. C’est près de 6500 ouvriers népalais, indiens, pakistanais ou même africains qui auraient trouvé la mort depuis le début des travaux en 2010 selon certains médias européens. Après les révélations de “The Guardian” (journal britannique) qui parlait de près de 6500 morts en février 2021, l’étau se resserre donc autour de l’Émirat, visé par des critiques de toutes parts, y compris des footballeurs internationaux. Des décès et surtout l’incohérence dans les chiffres donnés provoque également la colère chez les défenseurs de droit de l’homme et les artistes du métier.

Le pique des acteurs !

En marge des journées FIFA disputées il y a quelques jours, certains joueurs ont, à l’occasion des rencontres qualificatives pour la Coupe du Monde, décidé d’apporter leurs soutiens à ces travailleurs. Les premiers matchs qualificatifs à la Coupe du Monde 2022 (semaine du 24 au 31 mars) ont été l’occasion de plaider la cause des droits de l’Homme pour certaines nations.

Choqués par les nouvelles, la Norvège et le Danemark ont dors et déjà montré leur colère en boycottant la compétition. Le mercredi 24 mars, les coéquipiers d’Erling Haaland ont arboré face à Gibraltar, et face à la Turquie, samedi 27 mars, des T-shirts floqués de la maxime : Droits de l’Homme sur et en dehors du terrain. Une initiative reprise par d’autres sélections, comme les Pays-Bas qui recevaient la Lettonie samedi 27 mars, et l’Allemagne qui affrontait l’Islande jeudi 25 mars.

L’action reste encore pour le moment marginale et peu suivie par les autres sélections. Le poids du Qatar et des sponsors du football, particulièrement de la compétition, sont très importants, expliquant peut-être la frilosité de certains joueurs à ne pas soutenir le mouvement. En attendant, cette affaire hautement sensible continue de faire couler beaucoup d’encre.

De l’exploitation de l’Homme !

L’autre problème lié au Qatar et ses préparatifs pour le mondial est le retard de payement des travailleurs dans les chantiers. Il y a un an l’ONG Amnesty International avait vivement critiqué le Qatar en raison du non-paiement de tous les salaires des personnes travaillant sur les chantiers liés à la Coupe du monde 2022. «Cette affaire est la dernière illustration accablante de la facilité avec laquelle il est encore possible dexploiter les travailleurs au Qatar, même lorsqu’ils construisent lun des joyaux de la couronne pour la Coupe du Monde », avait déclaré Steve Cockburn, responsable de l’ONG en charge des questions économiques, il y a quelques mois. Le pays hôte doit donc prendre très rapidement ses deux questions à bras-le-corps pour éviter tout discrédit.

Amadou Kodio

Source : Ziré