Depuis la semaine dernière et l’annonce par le ministère de la Jeunesse et des Sports, toutes les fédérations ont commencé à se préparer pour la reprise des activités. La course contre la montre est lancée et l’après-coronavirus s’annonce palpitant

 

«Nous avons accueilli la réouverture avec un grand ouf de soulagement. Comme vous le savez, beaucoup de pays ont décidé de reprendre les compétitions. Nous sommes dans un monde de concurrence et il ne fallait pas que notre pays se contente de regarder le train passer».

A l’instar du président de la Fédération malienne d’escrime (FME), Wahabou Zoromé, les responsables sportifs maliens, notamment les dirigeants d’associations sportives, de clubs et autres centres, ont accueilli avec joie la décision du ministère de la Jeunesse et des Sports de rouvrir les stades, après plus de trois mois de fermeture pour cause de crise sanitaire.

«Depuis quelques temps, on assiste à une évolution positive de la maladie dans notre pays et c’est sans doute pour cette raison que les autorités ont autorisé la reprise des activités sportives. Toutefois, nous devons comprendre que la maladie existe encore et tout le monde doit respecter à la lettre les mesures édictées par les autorités sanitaires», explique Wahabou Zoromé, en annonçant que la première compétition d’escrime de l’après-Covid-19 sera le tournoi de Koutiala.

«Cette compétition, rappellera le président de la FME, était prévue en mars, mais a été reportée à cause de la maladie à coronavirus. Elle a pour objectifs de promouvoir l’escrime dans la Capitale de l’Or blanc et soutenir les efforts de notre directeur technique national, Raphaël Dembélé qui fait un travail remarquable. C’est lui qui a conduit la sélection nationale d’escrime aux Jeux africains de Rabat où il a remporté une médaille de bronze».

Kawory Berthé qui préside aux destinées de la Fédération malienne de cricket (FeMaCrik) affiche également sa satisfaction après l’annonce de la réouverture des stades. «Nous avons accueilli ça avec beaucoup de joie.

Nous étions coincés et ne savions pas ce qu’il fallait faire», a confié le premier responsable du cricket national. Et Kawory Berthé d’expliquer : «Au niveau du Conseil international du cricket (ICC, l’instance dirigeante du cricket mondial), l’organisation de certaines compétitions est obligatoire pour rester membre du conseil. Très sincèrement, nous étions inquiets pour la suite des événements, mais Dieu merci, nous allons pouvoir exécuter notre programme d’activités et honorer nos engagements vis-à-vis de l’ICC», a salué Kawory Berthé, avant de détailler le programme de l’après pandémie.

«La première activité sera le stage de formation de 12 entraîneurs de la Région de Ségou qui est prévu dans les prochaines semaines. Après cette session, nous allons enchaîner directement en septembre avec une compétition réservée aux seniors hommes. En décembre, il y aura le championnat national des dames qui sera suivi des deux tournois scolaires, prévus à Bamako et Sikasso». Kawory Berthé promet que tout sera mis en œuvre pour l’exécution du programme d’activités de l’exercice 2019-2020 et cela «dans le respect strict des mesures barrières».

Du côté de la Fédération malienne de football (Femafoot) également, la date de la reprise est déjà actée. En effet, 24heures seulement après l’annonce de la réouverture des stades par le Département de tutelle, l’instance dirigeante du football national a adressé une lettre circulaire aux ligues régionales et clubs, les invitant à reprendre les compétitions dans la perspective du championnat national et de la Coupe du Mali. «Les produits et éléments entrant dans le respect des mesures barrières seront fournis par le Comité exécutif.

«Par ailleurs, poursuit la lette circulaire, il est demandé aux clubs de première division de se préparer pour la reprise du championnat national avec la programmation de la 22è journée de la phase de poules, les 21, 22 et 23 août prochains». Les réactions des joueurs n’ont pas tardé. «Cela fait du bien de reprendre, de se défouler et de jouer avec les potes.De plus, les frais engendrés par l’organisation des championnats régionaux seront à la charge de la fédération», peut-on lire dans le communiqué signé par le secrétaire général de la Femafoot, Ibrahima Sangaré.

J’étais impatient, c’est un retour sur la pelouse pour achever la saison. Même si durant cette période nous avons essayé de garder du lien, il était important de nous revoir pour achever ce que nous avons commencé», a réagi le capitaine du CSD, Nouhoum Koné. Pour le président de la Commission football féminin de la Femafoot, Me Famakan Dembélé la réouverture des stades est une «bonne nouvelle» pour tout le monde.

«Je suis très content de cette décision (réouverture des stades, ndlr), on attendait ça depuis longtemps. Je remercie le gouvernement pour cette initiative. Le programme dans l’immédiat ? C’est la reprise du championnat national féminin.

Il faut que nos clubs reprennent vite la compétition parce que la CAF s’apprête à lancer la Ligue féminine des championnes. Les clubs maliens doivent être prêts pour espérer représenter honorablement notre pays », insiste Me Famakan Dembélé.

à l’instar de la Femafoot, la Fédération malienne de basket-ball (FMBB) a également adressé un courrier aux ligues régionales pour leur demander de reprendre les activités, notamment les compétitions. «La Fédération soucieuse de l’exécution de son programme d’activités 2019-2020 vous informe de la reprise de toutes ses activités sur le territoire national. Ainsi, le championnat national senior masculin et féminin reprendra à partir du 19 août prochain», peut-on lire dans la correspondance adressée aux ligues par le président de la FMBB, Harouna B. Maïga.

«Nous avons convoqué les joueuses pour la reprise des entraînements collectifs. Cela faisait quelques mois que nous étions à la maison pour cause de la pandémie à coronavirus» rappelle l’entraîneur de l’équipe du Djoliba dame, Amara Traoré, alors que le MVP (meilleur joueur) de la saison écoulée, Benkè Diarouma insiste sur le respect des mesures barrières. «Nous voulons jouer, mais nous voulons que les rencontres se déroulent dans des conditions sûres», souligne le pivot de l’AS Police.

Pour les volleyeurs et volleyeuses de notre pays, le repos forcé a duré environ cinq mois et nombre d’acteurs avaient commencé à se demander si les activités allaient reprendre. «Nous avons accueilli la nouvelle avec une très grande joie. Nous étions en train de préparer les éliminatoires des Jeux olympiques de beach volley, quand la pandémie a fait son apparition», déclare le président de la Fédération malienne de volley-ball (FMVB), Abdramane Dembélé.

«Très rapidement, nous allons organiser le Tournoi feu Pierre Djiré à Ségou qui regroupe toutes les équipes féminines du Mali. Suivront la compétition des hommes à Sikasso et le beach-volley à Koutiala. Je rappelle également que le Mali organisera le Championnat d’Afrique de la Zone II», ajoute Abdramane Dembélé.

Contrairement aux autres associations sportives, la Fédération malienne de natation (FMN) n’avait pas commencé ses compétitions, au moment de l’apparition de la Covid-19. Pour elle, la réouverture des stades marquera donc le démarrage de la nouvelle saison et le président de la Fédération, Mamourou Bouaré s’en réjouit. «Je suis content de la réouverture des stades.

Nous n’avions pas commencé la saison, du coup, ce sera la première compétition pour nous. Mais l’hivernage n’est pas une saison propice pour la natation, il faudra attendre quelques semaines pour que les nageurs reprennent véritablement les débats», confie le premier responsable de la natation malienne.

LES ATHLETES PRENNENT LA TEMPéRATURE –«Nous sommes heureux de la réouverture des stades, les activités vont reprendre, réagit la présidente de la Fédération malienne d’athlétisme (FMA), Sangaré Aminata Keïta. La pratique du sport est un passe temps pour certains, mais pour la majorité des athlètes, c’est un travail. Nous comptons organiser les championnats nationaux au mois de septembre. Il faut donner du temps aux athlètes de prendre la température de la piste».

«Je suis contente pour les athlètes, ils vont bientôt retrouver la piste», ajoute celle qui a régné sur le sprint national pendant plus d’une décennie. «On reprend le sport, c’est un bon signe et le rugby apprécie cette décision», appuie le vice-président de la Fédération malienne de rugby (FMR), Abidine Maïga. «Nous allons convier les clubs à une réunion, samedi prochain. Nous allons essayer de terminer le championnat national et jouer la Coupe du Mali ainsi que la Coupe du président de la Fédération pour sauver la saison 2019-2020», ajoute-t-il.

Le président de la Fédération malienne de taekwondo (Femat), Maître Alioune Badara Traoré salue également la décision du ministère de la Jeunesse et des Sports et assure que les athlètes sont tous contents de la reprise des activités.

«C’est un ouf de soulagement, nous sommes tous contents. Dans l’immédiat, la priorité de la Fédération sera la préparation de nos équipes nationales et des arbitres afin qu’ils soient au top avant la reprise des compétitions internationales. Au nom de l’ensemble des acteurs du taekwondo national, je remercie les autorités pour la réouverture des stades», déclare Maître Alioune Badara Traoré, ceinture noire, 7è dan.

Du côté de la Fédération malienne de handball (FMHB) également, l’heure est à la reprise des compétitions, notamment le championnat national, indique son président, le général Soumana Kouyaté. «Cette décision était très attendue par le monde du sport, Dieu merci les stades sont désormais ouverts et les activités peuvent reprendre», poursuit notre interlocuteur.

Il ajoutera : «Nous allons reprendre nos activités avec le championnat national couplé avec la Coupe du Mali. Pour le moment, nous n’avons pas fixé la date parce que nous envisageons de délocaliser les deux compétitions cette année à l’intérieur. Nous sommes en discussion avec certaines ligues».

Depuis la semaine dernière donc, tout le monde est dans les starting-blocks et les stades devraient bientôt commencer à vibrer au rythme des compétitions, toutes disciplines confondues.

La Rédaction

Source : L’ESSOR