En séjour à Bamako le week-end dernier, dans le cadre d’une rencontre annuelle du Bureau exécutif de la Zone II de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) le secrétaire général de la Zone, Seydina Omar Diagne (il est également le secrétaire général du Comité national olympique et sportif du Sénégal)  nous a accordé un entretien exclusif dans lequel il évoque le bilan de l’exercice 2019 de la Zone II et les perspectives de 2020, le leadership et la bonne gouvernance du président de la Zone II de l’Acnoa, notre compatriote Habib Sissoko.  Selon Seydina Omar Diagne, Habib a fait de la Zone II aujourd’hui le Numéro 1 au niveau du continent. Et pour la prochaine Assemblée générale élective, il sera réélu à la tête de l’organisation pour un 3ème mandat parce qu’aucun pays ne veut qu’il quitte.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous parler de votre séjour à Bamako ?

Seydina Omar Diagne :  En fait, je suis venu à Bamako dans le cadre d’une rencontre annuelle du Bureau exécutif de la Zone II de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) qui a pour but de faire une revue de l’ensemble de nos programmes d’activités. Elle nous permet également de faire une évaluation des activités de l’année écoulée et de nous projeter sur l’avenir à travers le programme de l’exercice 2020.

Comment se porte aujourd’hui la Zone II de l’Acnoa ? 

Sans vraiment faire de l’autosatisfaction, la Zone II de l’Acnoa se porte très bien. Nous sommes félicités par le Comité international olympique (CIO) et l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) parce que nous sommes une zone pilote en matière de bonne gouvernance.

Nous sommes également une zone qui organise régulièrement des activités pour les athlètes, les administrateurs, les médecins, les femmes et les journalistes sportifs. Comme vous le savez, l’année dernière nous avons organisé ici à Bamako un séminaire à l’intention des journalistes sportifs parce que nous pensons que c’est important qu’ils comprennent exactement ce qu’est l’olympisme et ses enjeux.

Aujourd’hui, nous sommes dans un monde bouleversé par les divergences économiques, politiques et sociales et le sport est l’une des activités qui rassemble plus les gens. Et le sport a une telle puissance que les pays comme les Etats-Unis, la France, le Canada, l’Allemagne, l’Angleterre, le Qatar et l’Arabie Saoudite ont créé ce que nous appelons la “Diplomatie Sportive”. C’est pour vous dire que le sport arrive à ouvrir des portes que même les diplomates ne peuvent pas ouvrir. Avec le sport, nous pouvons changer le monde et nous pensons que nous le pouvons. Et c’est ce que les Nations-Unies ont compris, c’est pour cela qu’aujourd’hui le Comité international olympique (CIO) est considéré comme un partenaire réel des Nations-Unies. Avec ce statut, nous sommes d’office membre observateur des Nations-Unies. En novembre 2015, les pays membres des Nations-Unies ont voté une résolution afin de considérer l’olympisme comme une activité autonome.

Si on vous demande de faire un bilan de votre mandat. Que diriez-vous ?

Vous savez, nous avons un bilan satisfaisant parce que durant l’année écoulée nous avons pu organiser plusieurs activités sportives et cela dans les différents pays de la Zone II.  En début d’année 2019, nous avons organisé en Gambie une compétition de Beach Volley-ball où il y a eu la participation de plusieurs pays de la Zone. Quelques mois après, nous avons organisé à Dakar au Sénégal, une compétition de Beach handball. Ensuite, nous avons organisé à Bamako un tournoi de karaté avec tous les pays de la Zone II.

Dans le cadre de la formation, nous avons organisé à Bamako un séminaire de formation à l’intention des journalistes sportifs. En plus de cela, nous avons organisé deux séminaires de formation, l’un sur “Femmes et Sport” et l’autre pour les cadres administratifs de la Zone parce que nous pensons que c’est important d’avoir une ressource humaine de qualité. Si les dirigeants n’ont pas le leadership qu’il faut, cela peut se répercuter sur les résultats de nos sportifs.

En 2020, nous projetons d’organiser un séminaire de formation à l’intention des athlètes de haut niveau, mais aussi des athlètes actuels. Au cours de ce séminaire, nous allons échanger avec ces athlètes de haut niveau afin de voir exactement qu’est-ce que nous devons faire ?

Quelle est la politique que nous devons mener avec nos gouvernements pour l’après carrière de nos athlètes.

Dès le mois de mai prochain, nous avons prévu d’organiser un grand tournoi de boxe en Guinée Conakry. En octobre, nous organiserons, en Guinée Bissau, une formation pour les cadres administratifs de la Zone. Dans le même mois, nous allons organiser au Cap-Vert, plus précisément à Praia, un grand tournoi de Teqball qui est une nouvelle discipline sportive pratiquée par les pays de la Zone.

En novembre 2020, il y aura, à Dakar, un grand séminaire sur “Femmes et Sport”. En plus de cela, nous envisageons d’organiser un séminaire sur la médecine du sport afin que les médecins sportifs de la Zone puissent avoir une mise à niveau dans leur domaine.

Pour boucler 2020, nous allons organiser à Bamako, en décembre, le deuxième séminaire de formation pour les journalistes sportifs, mais cette fois-ci nous allons intégrer des photographes dans la formation. Il y aura des photographes parce que nous pensons qu’aujourd’hui, pour mieux vendre le sport, l’image est fondamentale. Toutes les grandes audiences sportives qui arrivent à rassembler autant de monde et à faire de résultat, c’est parce que la bonne image est vendue. Par exemple : Si le tour de France de cyclisme est devenu le troisième événement sportif mondial après les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football, c’est grâce à des images. Donc, nous pensons que les photographes ont un très grand rôle à jouer.

Quelles appréciations faite-vous du leadership du président Habib Sissoko ?

Vous savez, Habib Sissoko est un homme particulier.  Particulier dans le sens où il n’a jamais été candidat pour avoir un poste du président. Il a toujours été désigné par des gens.  Je connais Habib Sissoko depuis plus de 18 ans, mais je n’ai jamais vu une Assemblée Générale o il s’est présenté comme candidat. Pour qu’il soit le président de la Zone II de l’Acnoa, nous l’avons surpris. C’est dans la salle de l’Assemblée générale que nous nous sommes levés à l’unanimité pour le désigner président de la Zone II de l’Acnoa sans demander son avis. C’est pour vous dire que Habib Sissoko est un véritable leader dans le sens où il connaît tous les rouages du sport. D’abord, il était pratiquant. Ensuite, il a gravé tous les échelons pour devenir entraineur national, directeur technique national, président de fédération et ensuite président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm).

Et depuis près de 20 ans, Habib Sissoko est membre de l’Union africaine de judo (UAJ) et de la Fédération internationale de judo (FIJ). Il est également membre du Bureau exécutif de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa).

Il est important de souligner que Monsieur Sissoko est quelqu’un qui est d’une honnêteté qui dépasse même les nomes. En matière de bonne gouvernance sportive, il est un exemple que nous citons dans le monde entier. Je vous dis très sincèrement qu’au niveau de l’instance internationale, l’homme est cité comme un exemple.

Aujourd’hui, il a fait en sorte que notre zone (Zone II) est incontestablement le numéro 1 au niveau du continent. Nous menons plus d’activités que les autres zones de l’Afrique. Le plus important, pour nous, ce sont les bonnes relations qu’il a avec les hautes autorités de son pays. Il y a une démarche participative à son niveau. Habib Sissoko ne prend jamais les décisions, seul. Il demande l’avis de tout un chacun avant de les prendre. C’est pour cela que nous avons dit qu’il est leader parce qu’un vrai cadre, leader, c’est celui qui est à l’écoute des gens qu’il conduit.

Le fait que Habib Sissoko soit en bons termes avec les autorités maliennes, notamment le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, fait que nous bénéficions au niveau de la Zone II d’un accord de siège qui nous permet d’avoir un siège à Bamako où l’Etat du Mali prend en charge tout, à savoir le local, le personnel, l’électricité et l’eau, en plus d’une subvention annuelle.

Je profite de cette occasion pour remercier, au nom de tous les huit pays de la Zone II, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta pour avoir signé un accord de siège qui permet aux membres de la zone II d’avoir un statut diplomatique dès qu’ils arrivent au Mali. C’est une première et un exemple à donner aux autres pays de voir l’importance du sport.

La diplomatie sportive est réelle et elle existe au Mali.

La prochaine Assemblée générale de la Zone II de l’Acnoa est prévue pour janvier 2021 à Bamako. Alors, est-ce qu’on peut s’attendre à un troisième mandat du président Habib Sissoko ?

Pour cela, je peux vous dire, Inchallah, le président Habib Sissoko sera réélu à la tête de notre organisation parce qu’aucun pays ne veut qu’il quitte la tête de l’Organisation. Dans les autres zones, la présidence est tournante mais chez nous, ce n’est pas pareil et cela est voulu par les membres. Tant que celui que nous avons mis à la tête fait de très bons résultats, il doit continuer. C’est cela qui fait qu’il n’y aura pas une autre candidature contre Habib Sissoko lors de la prochaine Assemblée générale de la Zone II de l’Acnoa.

Pensez-vous qu’Habib Sissoko est donc une chance pour le Mali ?

Vous savez, Habib Sissoko est plus qu’une chance pour le Mali. Je lui pose la question souvent si les communautés sportives du Mali connaissent réellement ses valeurs ? Il me dit oui, ils connaissent parce qu’il est président du Comité national olympique et sportif du Mali depuis presque 20 ans et qu’il n’a jamais eu de problème.

Le président Habib Sissoko n’est pas sorti du néant pour occuper les postes qu’il occupe actuellement dans le monde. Vous savez, le carnet d’adresses et le portefeuille d’adresses qu’il a dans le monde fait qu’aujourd’hui les sportifs maliens peuvent bénéficier de cela. Déjà, certains en bénéficient. Aujourd’hui, si vous voyez que certains Maliens occupent des postes dans les instances internationales, c’est que Habib en est pour quelque chose.

C’est pour vous dire que Habib Sissoko est quelqu’un qui pense beaucoup à son pays, il est profondément humain et très profondément nationaliste. Il est très attaché à son pays et ses valeurs.

 Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA

Source: Aujourdhui-Mali