Le 19 novembre 1968, le lieutenant Moussa Traoré participe à un coup d’État qui renverse le président malien en fonction, Modibo Keita. Il devient chef d’État. Sa longue dictature marquera le Mali.

Moussa Traoré interdit les partis politiques et muselle la presse. L’unique poste de radio est contrôlé par le gouvernement. Il n’existe qu’une antenne de télévision. Elle est branchée directement sur le bureau du ministre des Communications. Moussa Traoré crée un régime policier. Il élimine ses adversaires en les envoyant travailler dans la mine de sel de Taoudéni, bagne perdu au milieu du Sahara, à 900 kilomètres au nord de Tombouctou.

«On ne peut pas comparer Moussa Traoré aux dictateurs sanguinaires, comme Bokassa ou Idi Amin Dada, mais il était très dur et il éliminait ses opposants», affirme de son côté Makan Koné, président de la Maison de la presse du Mali.

 

Il est renversé par une junte militaire en 1991 dirigée par le futur Président Amadou Toumani Touré. Condamné à mort (1993 et 1999), il voit, chaque fois, sa peine commuée en détention à perpétuité. Il est libéré en 2002 par le Président Alpha Oumar Konaré. Aujourd’hui, après 21 ans de démocratie, le Mali est au plus mal. Pendant 10 mois, les islamistes ont dominé les villes du Nord et imposé un régime de terreur. Devant cet échec, certains se tournent vers le vieux dictateur Traoré qui connaît un regain de popularité. «Les gens sont nostalgiques de l’époque de Traoré, affirme Makan Koné. Moussa est populaire. Les Maliens pensent qu’il a mieux réussi que ses successeurs. Regardez notre situation aujourd’hui.»

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