A travers une fiche faisant état de la situation du secteur de la micro finance dans les pays membres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), au titre du troisième trimestre de l’année 2019, la Bceao révèle que le nombre de Systèmes financiers décentralisés (Sfd) est de 511 unités à fin septembre. En outre, 15.205.091 de personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de micro finance sur la période sous revue, à travers 4.869 points de service répartis dans les États membres de l’Union.

Selon l’institution financière centrale, l’examen des indicateurs d’intermédiation des Sdf de l’Union fait ressortir une évolution relativement favorable à l’inclusion financière, avec un taux brut de dégradation du portefeuille qui s’est légèrement inscrit en baisse, ressortant à 7,6% contre 8,9% à fin septembre 2018, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur.

Sur la période sous revue, le montant des dépôts collectés s’est établi à 1.454,1 milliards de francs Cfa contre 1.335,5 milliards Cfa une année plus tôt, soit une augmentation de 8,9%. Cette progression, explique l’institut d’émission, est enregistrée au Mali (+17,9%), au Togo (+11,4%), au Bénin (+9,8%), en Côte d’Ivoire (+8,8%), au Sénégal (+7,5%) et au Burkina (+6,1%).

Elle remarque tout de même qu’une baisse a été observée en Guinée-Bissau (-23,1%) et au Niger (-0,9%) avant de souligner que les dépôts à vue demeurent prépondérants avec une part de 59,2% et es dépôts à terme ainsi que les autres dépôts constituent chacun 20,4%. En outre, l’épargne auprès des Sfd a été constituée à hauteur de 50,2% par les hommes, 29,9% par les femmes et 19,9% par les groupements

Le montant moyen de l’épargne par client s’est fixé à 95.193 Cfa à fin septembre 2019 contre 87.118 Cfa au titre du troisième trimestre de l’année 2018. Pour l’ensemble des Sfd de l’Umoa, l’épargne recueillie représente 5,7% de la totalité des dépôts détenus par les établissements de crédit de l’Union.

S’agissant de l’encours des crédits des Sfd de l’Union, il s’est accru, d’après la Bceao, de 12,1% par rapport à son niveau à fin septembre 2018, pour ressortir à 1.498,9 milliards de FCFA. Cette hausse a été notée au Mali (+17,1%), au Burkina (+13,5%), au Sénégal (+13,3%), en Côte d’Ivoire (+12,9%), au Bénin (+8,2%), au Togo (+8,0%) et au Niger (+3,1%).

« En revanche, l’encours des financements a diminué de 36,7% en Guinée-Bissau. Une part de 50,5% de l’encours des crédits des institutions de micro finance est constituée de concours à court terme. Les prêts à moyen et long terme représentent respectivement 31,9% et 17,6% sur la période sous revue. La clientèle masculine des Sfd a bénéficié de 54,1% des crédits tandis que celle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 28,1% et 17,8% des financements », informe la Banque centrale ajoutant que l’encours moyen des prêts par bénéficiaire a augmenté de 12,1%, pour s’établir à 97.774 FCFA à fin septembre 2019 contre 87.236 FCFA une année auparavant.

« Quant aux SFD en difficulté, quinze institutions de micro finance étaient sous administration provisoire à fin septembre 2019, à savoir six au Bénin, deux au Burkina, deux au Niger, deux au Togo, une en Côte d’Ivoire, une au Mali et une au Sénégal », conclue la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Bassirou MBAYE

Sourcelejecom