Le ministère algérien de la Défense a annoncé mercredi la capture à Tlemcen, dans le nord-ouest du pays, d’un des djihadistes libérés récemment par le pouvoir malien en échange de plusieurs otages, dont la Française Sophie Pétronin.

« Le terroriste dénommé Mustapha Derrar » a été arrêté mardi, précise le ministère dans un communiqué publié sur son site avec la photo du djihadiste, après une « surveillance permanente […] depuis son entrée via les frontières ».

« Le criminel, qui avait rallié les groupes terroristes en 2012, a été libéré au début de ce mois d’octobre au Mali, suite aux négociations menées par des parties étrangères ayant abouti à un accord », affirme le communiqué.

En vertu de cet accord, « plus de 200 terroristes ont été libérés et une rançon conséquente a été versée aux groupes terroristes contre la libération de trois otages européens », déplore le ministère.

Alger dénonce des « pratiques inadmissibles, contraires aux résolutions de l’ONU incriminant le versement de rançons aux groupes terroristes et entravant les efforts de lutte contre le terrorisme et […] ses sources de financement ».

Chef de file de la médiation internationale au Mali, l’Algérie veut ressusciter l’accord de paix de 2015 entre Bamako, les groupes armés pro-gouvernementaux et l’ex-rébellion indépendantiste à dominante touareg du nord du pays, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Paris attaché aux «accords de paix »

Le pouvoir malien a négocié récemment, avec un groupe djihadiste combattu depuis des années par la France, la libération de 200 prisonniers contre quatre otages.

L’opération a laissé un goût amer dans les rangs militaires français, qui ont enregistré des pertes humaines dans la lutte contre ces djihadistes. La France a déployé plus de 5.000 hommes au Sahel, notamment au Mali.

Lundi, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a été le premier haut responsable français à se rendre au Mali depuis le coup d’Etat du 18 août . La France et la junte au pouvoir ont affiché à cette occasion leur désaccord sur un éventuel dialogue avec les djihadistes.

Alors que le chef du gouvernement malien de transition évoque une « opportunité », Paris juge cette option impossible. « Disons les choses très clairement : il y a des accords de paix […] Ces accords de paix ont été validés par un certain nombre de signataires, dont des groupes armés », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères devant la presse. « Et puis il y a des groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix. Les choses sont simples ».