Cette phrase attribuée à celui qu’on l’accuse d’avoir fait tuer doit sonner comme un glas pour François Compaoré. En cette fin d’octobre 2017, le frère du président Blaise a été arrêté en France. Même s’il a été remis en liberté ce lundi 30 octobre,  nombreux sont les Burkinabè qui espèrent que l’heure de la justice ait enfin sonné.

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Il était le second homme fort du régime Compaoré. Le frère de Blaise, François, sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis en mai dernier par les autorités de son pays, a été arrêté à sa descente d’avion hier dimanche, à Paris. Son avocat a annoncé sa remise en liberté sans préciser si la justice française avait ou non l’intention de donner suite au mandat d’arrêt burkinabè et l’extrader vers son pays où il est suspecté, depuis 1998, de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo. Ce dernier avait été retrouvé calciné dans son véhicule le 13 décembre, il y a 19 ans. Du côté de la justice de son pays, on confirme la demande d’extradition qui devrait être formulée officiellement. » »Le Burkina doit encore faire valoir en bonne et due forme une demande d’extradition.[…]  La justice a estimé qu’il n’y avait pas lieu de donner à ce mandat l’aspect coercitif qu’il réclamait« , a déclaré Me Sur, son avocat. Citoyen ivoirien résidant en France avec sa famille, il a été laisse libre sous contrôle judiciaire, a-t-il précisé. « Il doit prévenir en cas de voyage à l’étranger« , a-t-il ajouté, en présence de son client à leur sortie du palais de justice de Paris à la mi-journée.

François Compaoré, 63 ans est poursuivi pour « incitation à assassinats« , selon un avocat de la famille Zongo, Me Bénéwendé Sankara. Norbert Zongo, auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant la mauvaise gouvernance sous le régime Compaoré, travaillait au moment de son assassinat sur la mort du chauffeur de François Compaoré, alors conseiller économique de son frère. François Compaoré a un temps été inculpé de « meurtre et recel de cadavre » après la mort de son chauffeur, mais n’avait jamais été poursuivi dans le dossier Zongo avant l’émission de ce mandat d’arrêt.

Il « a été entendu trois fois par la commission d’enquête internationale et trois autres fois par une juridiction d’instruction au Burkina, or chacune de ces deux procédures l’a disculpé » dans ce dossier, objecte son avocat. A Ouagadougou et parmi les proches de Norbert Zongo, ce déclenchement de la justice française n’est que le début d’une procédure souhaitée, réclamée depuis des années. François Compaoré qui fait valoir sa nationalité ivoirienne, obtenue en même temps que son frère, s’est enfui du pays lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014. En décembre 2015, trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président Compaoré – dissoute après sa tentative de coup d’Etat mi-septembre 2015 – ont été inculpés par la justice burkinabè dans cette affaire.

 

Source: journaldumali