Vingt ans de prison et 329 milliards d’amendes pour avoir fait ouvrir les coffres de la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest en pleine cris epost-électorale de 2010-2011. C’est le verdict prononcé vendredi par le président du tribunal qui jugeait notamment l’ex-président Laurent Gbagbo et trois de ses ministres. Compte-rendu d’audience.

Vingt ans de prison et 329 milliards d’amende CFA (500 millions d’euros) à payer à l’Etat ivoirien : la peine prononcée par le président du tribunal, Sombé Méïté, est lourde.

Quatre principaux accusés: l’ex-président Laurent Gbagbo et trois de ses ministres -l’ex-Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo, l’ex-ministre des Finances Désiré Diallo et Koné Katinan ex-ministre du Budget- condamnés pour avoir au moment de la crise post-électorale de 2010-2011 donné l’ordre d’ouvrir les coffres des agences de la BCEAO, la Banque centrale ouest-africaine alors que l’institution sous-régionale avait pour consigne de bloquer les comptes de l’Etat ivoirien.

Pour maître Mathurin Dirabo, leur défenseur, cette condamnation n’est pas une surprise. « Pour moi, c’est le lot quotidien. Je ne suis même pas surpris parce que j’aurais beau plaider le droit, je sais que les condamnations à vingt ans ou à vie sont inscrites… C’est si on les avait acquitté que j’aurais été étonné ! »

Pour l’avocat de l’Etat ivoirien, « c’est une bonne décision. La casse de la BCEAO est un fait très grave ! Que des personnes aillent avec les forces de l’ordre ouvrir de force les caisses d’une banque aussi prestigieuse, c’est du banditisme en col blanc ! »

Les avocats de la défense ont annoncé qu’ils faisaient appel.

Etrangement, si Laurent Gbagbo est à la CPI (à La Haye) et Koné Katinan en exil au Ghana, les deux condamnés présents hier au palais de justice sont ressortis libres. Aucun mandat d’arrêt n’a été délivré à l’issue du jugement.

RFI