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Alors que l’allergie de Barack Obama vis-à-vis d’une intervention militaire en Libye se fait sentir, la prise d’initiative de l’allié émirien aurait logiquement dû être soutenue par le bloc Otan. C’était sans compter sur le rapport bipolaire des Américains sur la région, qui souhaitent à la fois conserver leur main mise, tout en intervenant le moins possible.

Atlantico : Selon une information parue dans le New York Times, deux frappes aériennes successives auraient été effectuées récemment par les Emirats Arabes Unis contre les islamistes en Libye. En réaction à cette nouvelle, les américains ont dénoncé ces attaques, en appelant à ne pas provoquer “d’interférences”. Comment expliquer la réaction du bloc occidental, mené par les Américains ? Que craignent-ils concrètement ?

Frédéric Encel : D’abord ce ne sont que les Etats-Unis et non tout l’Occident qui a protesté. Ensuite, un puissant protecteur n’aime généralement pas que son protégé prenne des initiatives trop hardies dans une zone sensible. Enfin et surtout sur le fond de l’affaire, Obama a clairement renoncé depuis au moins quatre années à toute initiative militaire d’envergure ; il se le refuse à lui-même, et l’accepte donc mal de ses alliés. Qu’on se souvienne du soutien tiède et exclusivement logistique consenti par Washington aux Franco-Britanniques contre (déjà) la Libye de Kadhafi en 2011, puis à la France seule au Mali en 2013, et surtout du refus d’Obama de frapper Damas cette même année, alors que sa “ligne rouge” avait pourtant été franchie par Assad…

Pierre Conesa : Je ne comprends absolument pas la réaction des Occidentaux. Les interventions américaines en Irak, otanienne en Afghanistan et britannico-française en Lybie – toutes catastrophiques- devraient inciter au mutisme et à la prudence. Pour la première fois un pays arabe (qui plus est très proche des Occidentaux) tente d’interférer dans une crise d’un pays (…)lire la suite sur Atlantico