La Commission électorale indépendante a annoncé, mardi matin, la victoire du président sortant avec un score de plus de 94 %. Alors que la participation atteint seulement 53,1 %, les opposants ont annoncé la création d’un « conseil national de transition ».

« Le meilleur », comme Alassane Ouattara se proclame sur les affiches qui tapissent la Côte d’Ivoire, l’a emporté. Aucune surprise n’était attendue. La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé, mardi 3 novembre peu avant 5 heures du matin, la victoire du président ivoirien, à l’issue du scrutin du 31 octobre entaché de violences. Un score massif de 94,27 % et un taux de participation de 53,1 % qui interroge, aucun procès-verbal des résultats n’ayant été affiché à la sortie des bureaux.

La participation était le seul véritable enjeu après que les deux principaux opposants encore en lice, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, ont annoncé leur boycottage du vote et appelé leurs militants à empêcher son déroulement. Avant que ne soient égrainés les derniers résultats, la coalition de l’opposition qui rejette la légalité de ce troisième mandat, avait déjà dénoncé la « parodie d’élection », déclaré la « vacance du pouvoir » et maintenu son appel à la « désobéissance civile ». Un « conseil national de transition » a été formé avec à sa tête l’ex-président Bédié, avant que ne soit mis en place « dans les prochaines heures, un gouvernement de transition ». Deux Côte d’Ivoire se font face, au risque d’une nouvelle plongée dans l’abîme. Dans la soirée de lundi, plusieurs opposants ont affirmé avoir subi à leur domicile des tirs de gaz lacrymogènes et des tirs en l’air d’arme automatique.

Si le président de la CEI a estimé que « globalement le vote s’est bien passé », Indigo, une ONG locale, a effectué un constat moins positif. Selon ses observateurs, « 23 % des bureaux de vote à l’échelle nationale sont restés fermés » du fait du mot d’ordre de l’opposition, « des situations de suspicion de bourrages d’urnes dans certains bureaux » ont été notées dans douze localités et « 391 incidents ont été enregistrés et vérifiés le jour du scrutin ».

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