En Tunisie, le ministère de l’Intérieur a affirmé, ce lundi 21 octobre, que l’Algérien Mourad ben Hammadi Chayeb était « l’un des dirigeants terroristes les plus dangereux ». Il a été abattu, dimanche, lors d’une opération antiterroriste menée dans la région montagneuse de Kasserin.

Mourad ben Hammadi Chayeb dirigeait la katiba Okba Ben Nafe, un groupe appartenant à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon les autorités tunisiennes, il a participé à plusieurs attaques contre des soldats et des membres des forces de sécurité, en Tunisie, depuis 2013.

Il s’agit là d’un message fort adressé aux terroristes par les autorités de Tunis qui jugent cette opération comme étant « qualitative » parce qu’ayant visé le terroriste « le plus sanguinaire ».

Cette opération menée dans la région montagneuse de Kasserin rappelle celle de 2015 qui avait neutralisé Lokman Abou Sakhr, ancien dirigeant de la Katiba Okba Ben Nafe et frère de Mourad Chayeb, tué dimanche.

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De leur côté, les responsables sécuritaires multiplient les déclarations. Ils soutiennent que les groupes terroristes sont désormais incapables de mener des grandes opérations comme par le passé, dans la ville de Sousse ou au musée Bardo à Tunis.

Pour les spécialistes des questions terroristes, le moment a été judicieusement choisi. L’opération, toujours en cours à la frontière avec l’Algérie, montre que la « Tunisie reste éveillée » et que « le terrorisme ne peut plus profiter des lacunes sécuritaires », même durant cette période post-électorale encore incertaine.

La lutte contre le terrorisme n’en reste pas moins au cœur des préoccupations, notamment chez certains vétérans de l’ancien régime. Abderrazak el Mana’i, général à la retraite, a ainsi profité de cette attaque pour demander au nouveau président Kaïs Saïed d’élaborer une véritable stratégie qui éradique la menace jihadiste dans le pays.

Étroite coopération entre l’Algérie et la Tunisie

Depuis le mois de juillet, Alger et Tunis ont renforcé leur coordination sécuritaire, en matière de lutte anti-terroriste, surtout dans la région frontalière entre les deux pays.

L’opération qui a neutralisé le terroriste algérien Mourad Ben Hammadi Chayeb peut être vue comme un résultat de cette coopération renforcée. C’est l’avis d’Alaya Allani, historien chercheur en affaires stratégiques à la faculté de Mannouba à Tunis.

A mon avis, le dispositif sécuritaire dans les régions montagneuses est très développé et je pense, par conséquent, que le terrorisme, en Tunisie, ne pourra pas gagner du terrain, surtout en cette période.

RFI