Depuis samedi, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, est en visite en Afrique, où il se rendra au Sénégal, en Angola et en Ethiopie, trois pays sélectionnés pour leur attachement aux valeurs démocratiques.

« Ces trois pays contribuent fortement à la stabilité de la région. Et ils bénéficient de dirigeants dynamiques », a confirmé un haut responsable du département d’Etat ayant souhaité conserver l’anonymat.

Risque d’endettement au profit de Pékin

Le « thème majeur » abordé par Mike Pompeo au cours de son voyage sera la Chine, et l’influence croissante qu’elle acquiert en investissant toujours davantage dans les infrastructures. Washington ne cesse en effet de mettre en garde les pays d’Afrique contre les financements de grands projets par la Chine, qui risquent de se transformer en dettes démesurées au profit de Pékin. L’Angola a, par exemple, déjà accumulé près de  25 milliards de dollars (23 milliards d’euros) de dette envers la Chine.

Comme alternative, Mike Pompeo propose donc le secteur privé américain, promettant de nombreux investissements motivés par une forte « croissance économique ». « Nous souhaitons valoriser cette jeunesse et s’assurer qu’elle soit le moteur d’une croissance dynamique, d’une indépendance économique et d’une meilleure gouvernance mondiale », a déclaré le secrétaire d’Etat.

Mauvais signaux

La visite de Mike Pompeo s’accompagne toutefois de plusieurs signaux mauvais, ou du moins contraires, qui desservent la stratégie américaine.

La présence du secrétaire d’Etat ne suffira, par exemple, pas à calmer l’inquiétude des Sénégalais concernant la réaffectation des troupes américaines stationnées au Sahel. « Je pense que le signal que l’Etat américain est censé avoir envoyé, selon lequel il se retirait du Sahel, va provoquer beaucoup d’inquiétudes au Sénégal et dans les pays du Sahel », estime Ahmadou Aly Mbaye, professeur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.

De plus, les Etats-Unis ont récemment durci les conditions d’obtention de visa pour six pays, dont le Nigeria et le Soudan, au motif qu’ils devaient résoudre « des problèmes techniques de sécurité », ces mêmes pays que Donald Trump qualifiait en 2018 de « pays de merde ».

Source: revue-internationale