Le Tchad a lancé le déploiement d’un bataillon de 1200 soldats des forces antiterroristes dans la zone des trois frontières, entre le Mali, le Burkina, et le Niger. L’annonce a été faite par le président tchadien Idriss Deby ITNO le lundi 15 février 2021 en marge du sommet des cinq pays du Sahel avec la France à N’Djamena. Les soldats tchadiens sont déjà arrivés à Nguiguimi, à la frontière Tchad-Niger.

 

Le ministre des Armées du Tchad, le général Mahamat Abali Salah, qui s’est rendu sur place en compagnie des ministres de la Défense des pays du G5-SAHEL a déclaré que « Nous sommes déjà sur le terrain.»  Le chef d’État-major des armées du Tchad a également fait le déplacement et a assuré de la détermination des forces tchadiennes à vaincre l’ennemi.

“Quand je vois ces hommes, je suis sûr que nous allons gagner cette guerre“, a estimé le ministre mauritanien de la Défense. Son homologue nigérien renchérit: “Nous sommes convaincus qu’avec la présence tchadienne, les données vont changer”.

Le bataillon tchadien a été sollicité par le G5 Sahel et les partenaires occidentaux. Il aurait été déployé depuis mars 2020 mais a été retardé par l’attaque de Bohoma, dans la province du lac, au Tchad.

Les quatre autres chefs d’Etat de l’alliance du G5 Sahel, les Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Malien Bah N’Daw, Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et Nigérien Mahamadou Issoufou, avaient fait le déplacement, mais pas Emmanuel Macron. Resté à Paris pour cause de crise du Covid-19, le président français a participé avec eux à une réunion en visioconférence dont rien n’a filtré.

Le sommet de N’Djamena a lieu un an après celui de Pau, qui, devant la menace d’une rupture sous les coups de boutoir djihadistes, avait débouché sur un renforcement militaire dans la zone des “trois frontières” et l’envoi de 600 soldats français supplémentaires, les faisant passer de 4.500 à 5.100. Malgré le renforcement militaire dans cette zone, le Mali, le Burkina et le Niger continuent de subir des attaques djihadistes. En plus des attaques, les populations civiles sont fréquemment victimes des engins explosifs improvisés.

YOUSSOUF KONATE

Source : Le Soir De Bamako