Les ministres des Affaires étrangères des pays limitrophes de la Libye, réunis jeudi à Alger pour faire entendre leur voix, ont exprimé leur « rejet de toute ingérence étrangère en Libye ». Le Soudan est pointé du doigt par l’ONU pour son rôle trouble dans le conflit.

Les pays voisins de la Libye se sont retrouvés à Alger cette semaine. Une nouvelle initiative pour mettre fin à la crise. Une réunion, à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères de Tunisie, d’Égypte du Tchad, du Mali, ainsi que des diplomates du Niger et du Soudan. Tous ont appelé les belligérants à se rencontrer et appelé à l’arrêt de l’ingérence étrangère. Les yeux se tournent vers le Soudan qui est pointé du doigt des experts des Nations unies pour son rôle trouble dans le conflit libyen.

Selon deux rapports des Nations unies, des centaines, voire des milliers de Soudanais combattent en Libye, aux côtés des différentes parties.

Des groupes armés du Darfour tout d’abord. Le SLM, l’armée de Libération du Soudan de Mini Minawi, et le Rassemblement des Forces de Libération du Soudan ont appuyé un bataillon de l’Armée nationale libyenne du général Haftar dans ses opérations au sud de Sebha en début d’année.

Ces deux groupes auraient également permis la progression des troupes d’Haftar sur Tripoli en protégeant les zones stratégiques de Joufra et du croissant pétrolier.

Un autre mouvement du Darfour, le JEM, le Mouvement pour la Justice et l’Égalité a quant lui soutenu les forces du Gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj dans le sud de la Libye.

Autre acteur soudanais important, et pour lequel les informations sont plus contradictoires, les milices des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemitti,  le numéro 2 de l’armée soudanaise.

Les experts de l’ONU disent ne pas avoir de preuves crédibles de combattants FSR en Libye, mais confirment la présence de mercenaires soudanais et tchadiens – appartenant aux mêmes tribus que ces RSF – mais qui combattent à titre individuel.

Pour un chercheur indépendant, il s’agirait de plusieurs centaines d’ex-Janjawid,  autonomes de tout leadership soudanais et qui combattraient auprès du plus offrant.

Il y a 10 jours, un porte-parole des RSF a d’ailleurs catégoriquement nié la présence de ses miliciens en Libye.

RFI