Le président de la république, monsieur Macky Sall avait annoncé un dialogue national à partir du 28 mai 2019 et des concertations sur des questions d’intérêt national impliquant le pouvoir, les acteurs politiques et la société civile. Cette consultation a été lancée suite aux reproches de l’opposition au chef de l’état, de ne pas assez échanger avec lui.

Le contenu exact des concertations n’a pas été précisé et les partis d’opposition n’ont pas encore été prévenus du contenu des échanges à venir, a fait savoir un des principaux partis d’opposition du pays. On a publié récemment la liste des participants qui je dois l’avouer, me rend amer et triste. Toutes les couches de la société sénégalaises sont-elles là ? quelles sont les résultats attendus lors de cette rencontre nationale ?

Le Sénégal est un pays déséquilibré avec beaucoup de problèmes de sous-représentation de certains groupes ethniques dans les services publics. En réalité, une seule langue issue d’une seule communauté a été privilégiée depuis le temps colonial. Ce système basé sur l’Ethnicisation du pays a continué avec les 4 présidents que le Sénégal a connus. L’ancien président Abdoulaye Wade s’exprimait en wolof partout et nulle part. On a noté peu d’améliorations dans la communication des autorités actuelles en termes de percées linguistiques pour les autres groupes du pays. Plusieurs hautes personnalités s’expriment encore dans cette langue locale choyée par les colons, discriminant linguistiquement les autres communautés. On a l’impression que les autorités gouvernementales ne parlent que le français et le wolof et qu’ils n’ont pas le droit de communiquer dans d’autres langues. Rien n’a pratiquement changé et que les améliorations tant attendues ne sont pas encore au rendez-vous. La situation s’est même détériorée pour les autres groupes.

Que dire du choix de nos chefs spirituels pour ce dialogue national ? Les très honorables et respectables familles maraboutiques fulbés du pays qui ont comme noms de famille Aidara, Ba, Balde, Barro, Diallo, Dia, Ka, N’diaye, Sow, Tall etc…ne figurent pas sur la liste des participants de ce colloque au chapitre des chefs religieux et coutumiers. Le gouvernement a préféré d’autres pieux laissant la place à beaucoup d’interrogations et de supputations. Beaucoup de personnes n’aiment pas ce choix où nos leaders religieux sont écartés d’office. Pourtant ce seraient les fulbés qui ont amené l’Islam au Sénégal selon plusieurs sources concordantes. Nos dignitaires ne doivent pas se taire et on les invite à dénoncer ce choix injuste où ils ne sont pas conviés bien qu’ils soient des citoyens à part entière de ce pays. Ils doivent prendre leurs places pour siéger et parler au nom de leur collectivité. De ce fait, ils pourront échanger avec leurs compatriotes de divers groupes pour trouver des bouts de solution aux nombreux problèmes qui tracassent les sénégalais.

Au niveau des organisations de l’élevage, c’est le controversé Ismael Sow qui y figure comme faisant partie des membres de cette conversation nationale. Ce dernier avait préféré s’adresser en wolof, aux éleveurs du Sénégal dont les fulbés constituent l’écrasante majorité, récemment à Kael dans le Baol. Il est perçu comme étant parmi les personnalités qui ont tourné malheureusement le dos, à leur communauté. Beaucoup d’observateurs pensent qu’il est là, sauf pour les intérêts de ceux qu’il représente, c’est-à-dire les éleveurs. On l’a pas entendu s’excuser suite à la bourde qu’il a commise à Kael Samba N’doungou woura Penda madame Youmbel. De ce fait, on doit le retirer et donner sa place à quelqu’un d’autre plus proche du monde de l’élevage, communiquant mieux et adéquatement avec ses membres, dans leur langue et convenablement.

Le gouvernement doit faire appel aux marabouts des fulbés majoritaires au pays, comme il l’a fait pour ceux d’autres groupes pendant cette interactivité. De plus, on dénote 88 participants dont une faible part pour les Fulbés. C’est également une tare à corriger et les décideurs doivent augmenter ce minuscule et ridicule quota qui fait de nous des demi-citoyens

Il est spécialement demandé aux autorités compétentes, de mettre fin à la très faible présence et/ ou à l’exclusion de la langue Pulaar ou le Fulfulde dans les services publics comme à Air Sénégal, à la RTS, à la SENELEC etc… La lecture pour tous appelée communément LPT et avec laquelle on alphabétise les enfants Fulbés en wolof est une catastrophe, un cataclysme, un désastre et une malédiction pour l’identité des FULBES. C’est de l’horreur et c’est inadmissible, on manque de mots pour qualifier cette situation ultra insultante ! Sa forme actuelle doit être revue et corrigée afin de permettre à tous les enfants du pays de commencer leurs premiers apprentissages dans leurs langues maternelles. Un point c’est tout !

Gondiel Ka

Chroniqueur, Montréal, Canada.

Et ses collaborateurs de Dental Fulbé Canada, Kisal Deeyirde Pulaagu, Tabital Pulaguu Allemagne et Kibaaruji Pulagu International et Fedde Pellital