Des militants de deux partis alliés de l'opposition. Olivier Rogez/RFI

Des militants de deux partis alliés de l’opposition.
Olivier Rogez/RFI

Conakry (AFP) – Une personne a été tuée et 51 ont été blessées, dont deux par balle, lors de violences lundi à Conakry, en pleine campagne pour les élections législatives prévues dans cinq jours en Guinée, a annoncé le porte-parole du gouvernement guinéen, le ministre Albert Damantang Camara.

 

 

Ce bilan, établi à la mi-journée d’après des sources sécuritaires et hospitalières, fait état « d’un mort par balle (un élève-gendarme), deux blessés (deux gendarmes) toujours par balle », a affirmé M. Camara dans un communiqué transmis à l’AFP par la présidence guinéenne.

 

 

« Par ailleurs, 49 blessés légers ont été traités dans les centres médicaux » de la banlieue, a-t-il ajouté, ce qui porte le total à 51 blessés.

 

 

Joint par l’AFP, le ministre a précisé qu’il s’agissait du bilan « seulement pour ce lundi ». Dimanche, 24 blessés légers avaient été enregistrés après des heurts entre militants du pouvoir et de l’opposition dans la banlieue de Conakry, selon le gouvernement.

 

 

Ces violences surviennent à quelques jours du scrutin législatif du 28 septembre. Initialement prévu ce 24 septembre, les législatives ont été repoussées de quatre jours après des tractations entre le pouvoir et l’opposition sous l’égide de la communauté internationale, pour une meilleure organisation du vote.

 

 

Lors des incidents lundi, des véhicules ont aussi été brûlés, et des gendarmes qui tentaient de dégager des barricades de fortune « ont été pris pour cible » et « plusieurs cas d’agressions et de vols ont également été signalés », a encore rapporté le ministre.

 

 

Les violences, selon un journaliste de l’AFP, ont éclaté lundi dans la banlieue quand des centaines de jeunes militants de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, de Cellou Dalein Diallo, principal opposant), armés de bâtons et de pierres, ont érigé des barricades de fortune sur une des principales artères de la banlieue.

 

 

Ils ont jeté des pierres contre deux véhicules de la police et criaient: « Vengeance, vengeance », face aux forces de l’ordre déployées en grand nombre dans la banlieue, dans les quartiers de Cosa, Bambéto, Hamdallaye et Wanidara.

 

 

Selon des jeunes manifestants interrogés par l’AFP, les protestataires accusent les partisans du pouvoir d’avoir attaqué la veille, dimanche, un cortège de l’épouse de leur leader Cellou Dalein et brûlé un de ses véhicules dans la banlieue.

 

 

Le Rassemblement pour le peuple de Guinée (RPG, pouvoir), dont les responsables sont restés injoignables par l’AFP, n’avait pas donné sa version des faits lundi.