Un adage de chez nous dit que si un homme est bien, c’est à l’ensemble de la communauté qu’il appartient et non à sa seule famille. N’est pas grand homme celui qui excelle dans le bling bling, le ‘’m’as-tu vu’’, les discours  musclés ou lénifiants pour dire une chose et faire le contraire dans le dessein d’abuser de leur prochain, comme on a coutume de le voir. Peut-on se cacher derrière son doigt ? On constate de plus en plus que L’OMNISCIENT ET OMNIPOTENT n’attend plus l’au-delà pour leur réserver le sort qu’ils méritent : la disgrâce, l’humiliation, la taule, une triste fin….

En revanche, c’est par la modestie qui donne à son mérite un beau relief que se distingue le grand homme. Mieux, écrivait l’artiste, l’écrivain et le journaliste Rivarol (1753- 1801) : « il y a quelque chose de plus haut que l’orgueil, et de plus noble que la vanité et quelque chose de plus rare que la modestie, c’est la simplicité». 

Cette race d’homme rare de nos jours est incarnée par Djibril Naman Kéita que l’inévitable faucheuse vient d’arracher, le 26 novembre 2020, à l’hôpital le Luxembourg, à l’affection des  siens. 

Oui, un grand baobab vient de s’effondrer. Pour communier avec sa famille dans la douleur de cette perte incommensurable, des dizaines  de délégations ont accouru des quatre coins du pays, en plus des centaines de personnes venues de toutes les contrées du Mandé : Kaba ; Kéla ; Niamé ; Massala Kobala, Kéniéroba ; Sobra ; Batinéni ;  Balawoulena ; Nafadji ; Dogoduman ; Siby ; Nioumamakana ; Bangoumana ; Dialakoroba ; Niagadina ; Kourouba ; Tiakadougou-Dialakoro ; Tiakadougou Faraba, Mininidian ; Karan ; Benkadi ; Naréna ; Balan-Bakama ; Kaniogo ; Nouga ; Séléfougou  et Maramandougou…des délégations comprenant autant de nombreux  hommes que de femmes ainsi que ses nombreux fans clubs au sein de la jeunesse du Mandé. 

Tous tenaient à rendre hommage à ce ‘’Mansaren’’ bon teint qui s’est comporté toute sa vie en véritable Mansa ! Car par son sens du partage, son attention sans fard, Djiby  éprouvait un réel plaisir à rendre service à son prochain. Il dépensait et se dépensait sans compter : ses ressources, son temps, son énergie. C’est pour toutes ces bonnes raisons que – au nom du Mandé- la diva Ami Koïta lui a dédié un de ses best –seller !

KARAN, terre de ses ancêtres, dont il était l’édile, est inconsolable. Pour tant de larmes essuyées par l’enfant prodige ! Pour tant d’infrastructures (forages, écoles, centres de santé, mosquées) réalisées pour le bien-être des communautés sans exclusive ! Pour tant d’efforts déployés pour que règnent entre ses frères et sœurs du Mandé la concorde et la cohésion des cœurs et des esprits ! 

Pour le porte- parole de Sélingué, le fils de Naman Kéita n’est pas mort pour le seul Karan, terre de ses  origines. Mais pour toute la population de la commune de Bahia à laquelle il a rendu d’énormes services. 

L’Amicale des municipalités du mandé qu’il a notablement contribué à porter sur les fonts baptismaux et qu’il préside le Grand Forum du Mandé dont il est le vice-président, ses nombreux collègues cheminots, ses voisins du domicile paternel autant que de ses résidences… ont tous témoigné de ce qu’ils savent des multiples qualités de l’homme qu’ils ont connu ou côtoyé. 

Après un parcours scolaire et universitaire sans faute sanctionné par des parchemins auxquels rêvent tout cadre digne de ce nom, l’Inspecteur des Services Economiques qu’il est devenu avait plusieurs cordes à son arc (Gestion des Projets ; Audit et Contrôle de Gestion ; Ingénierie  Financière ; Gestion Administrative et Financière ; Administration Publique ; Etudes Ferroviaires). Pas étonnant que même après la retraite, il ait été sollicité à l’intérieur et surtout à l’extérieur du pays pour ses compétences et le sérieux qu’il mettait dans tout ce qu’il faisait.

Gaoussou et  Bey

Avis de remerciements 

Très touchées par la sympathie et le réconfort qui leur ont été apportés lors des funérailles d’El Hadj Djibril Naman Keïta, Administrateur Général Adjoint, Directeur Administratif et Financier  de Dakar-Bamako-Ferroviaire à la retraite, décédé le 26 novembre 2020 à Bamako à la suite d’une courte maladie, les familles : Kéïta à Karan, Hamdallaye-Bamako, Guinée-Conakry, Sénégal, France ; Sidibé, Samaké, Haïdara, Traoré  à Bamako ; Doumbia à Karan et Bamako, remercient vivement toutes les personnes qui se sont déplacées ou qui, de loin, ont compati à leur douleur. 

Les familles manifestent notamment leur profonde gratitude à l’ensemble des voisins du défunt, ses amis et connaissances, aux dignitaires religieux et coutumiers, aux personnalités sociopolitiques et administratives  pour leur accompagnement diligent. Que l’âme d’El Hadj Djibril Naman Keïta  repose dans la paix éternelle ! Amen !

Source: Le Pélican