Pr Drissa Diakité décédé à l’âge de 70 ans, le 1er juillet a été accompagné à sa dernière demeure le lundi 4 juillet, en présence de sa famille, parents compagnons de lutte, professeurs chercheur, étudiants et classe politique au complet. Tous reconnaissent en lui, un acteur qui aura apporté sa grosse pierre dans la construction du Mali, un esprit brillant dont la disparition est une perte immense pour sa famille biologique, sa famille politique, le Parena et pour le Mali. « Il a été un acteur majeur de la Révolution de Mars dont il a été parmi les concepteurs, les organisateurs et les acteurs sur les barricades », a temoigné Djiguiba Kéita dit PPR, Secrétaire général du Parena. Enseignant, Chercheur, Historien, Écrivain, homme politique et homme de culture, l’excellence de son travail lui a valu plusieurs prix prestigieux: Prix Mansa Makan Diabaté pour son livre « Kuyaté, la force du serment » (l’harmattan, 2009); prix Moussa Sow pour le Mansaya et société Mandingue (la Sahélienne, 2021). Drissa Diakité, président d’honneur du PARENA, est l’auteur-compositeur de l’hymne du CNID-FYT et du PARENA. « La mort du Pr Drissa Diakité est une immense perte pour notre pays, son élite intellectuelle, son enseignement supérieur », c’est la phrase qui était sur toutes les lèvres, depuis l’annonce de « la mauvaise et inéluctable nouvelle du décès du Pr Drissa Diakité », ce 1er juillet. « Passionné de l’histoire du Mandé, de ses mythes et de ses héros, le Pr Drissa Diakité était de ceux qui ont compris la valeur stratégique de l’histoire comme discipline ancrée aussi bien dans les concepts fondateurs d’une société que dans sa place concrète au niveau du rapport des forces contemporaines », selon Bakary Camara, journaliste chercheur.

Ainsi l’auteur de l’ouvrage « Kuyaté, la force du serment » qui présente sans doute la tradition orale la plus controversée de toutes les épopées tirées de cette longue et grande fresque historique du Manden au XIIIe siècle, s’en est allé.

Le Pr Drissa Diakité éminent historien a réussi à édifier sa propre « tour d’immortalité », par une vie exemplaire de chercheur émérite et une productivité intellectuelle toujours féconde et utile, témoigne le journaliste chercheur.

Pr Drissa Diakité aura toujours refusé, pour tous ceux qui l’ont connu, la compromission, l’opportunisme, les rentes de situation et avait surtout comme seule obsession de redonner au Mali sa dignité, la foi en elle-même à travers sa propre culture, ce socle indiscutable de tout développement économique et social, témoigne Bakary Camara. La valorisation de notre patrimoine culturel, historique a été du coup son principal combat et son engagement sans failles sur tous les fronts de la lutte sociale et démocratique. Un engagement de tous les instants et qui ne relevait pas d’un simple fantasme à satisfaire les élans du cœur. Il était sérieux, sincère dans ces combats. Après le big bang démocratique de Mars 91, il a d’abord milité au CNID FYT avant de poser ses valises au PARENA qu’il créa avec ses camarades de lutte patriotique et démocratique. « Comme son cher ainé, le Pr Gaoussou Diawara, il a aussi brillamment rempli son contrat et accompli très noblement ses devoirs à l’égard de sa chère patrie. Son message d’espoir, de paix, d’humanisme devra désormais rester entre nos mains, comme une redoutable charge, un lourd fardeau. Son message culturel, littéraire et philosophique doit interpeller la jeunesse malienne et l’amener à relever de nouveaux défis, pour dépasser la médiocrité et accéder à l’excellence », indique Bakary Camara.

Les chercheurs maliens, les universitaires, les journalistes, tous restent inconsolable. La disparition du Pr Drissa Diakité est une grande perte pour notre pays, le Mali, une grande perte pour la science. Une personne honnête, qui n’a peur de personne pour défendre ses convictions, un grand historien, un grand connaisseur du système éducatif Malien, un grand défenseur de l’équité, témoigne Fad Seydou, universitaire et intellectuel malien. Le Mali a perdu un grand homme, digne, honnête, travailleur, sérieux, courtois, sincère, humble, discipliné, dévoué dans ce qu’il fait, ajoute Mamadou Dabo, journaliste. Dores en paix Pr Drissa Diakité.

  1. Daou

Source: Journal le Républicain- Mali