La tension est montée d’un cran entre #Bamako et la #CEDEAO à l’annonce de « lourdes » sanctions contre le #Mali. La décision est vite jugée « injuste, illégale, illégitime et inhumaine ». Ces #sanctions ont d’ailleurs provoqué une vive indignation et réveillé la fibre patriotique des maliens. Une mobilisation pour la défense de la patrie se tient ce vendredi, place de l’indépendance à Bamako. Plusieurs voix n’ont pas tardé à s’élever sur le continent aussi pour soutenir le Mali et exiger la levée de ces sanctions «irresponsables » des dirigeants ouest africains. Sans surprise, la #France et les #EtatsUnis affichent leur soutien à la CEDEAO. La #Russie et la #Chine, de leur côté, défendent le Mali au conseil de sécurité de l’#ONU. Revers diplomatique pour #Paris qui jure de faire plier Bamako qui l’échappe. Bref, le jeu est connu et la stratégie est comprise.

 

Que faut-il comprendre ?

Il n’est un secret pour personne que le peuple malien est éprouvé et meurtri par une décennie de crise multidimensionnelle très complexe. Les 2/3 du territoire échappe quasiment au contrôle de l’Etat. En dépit de la présence de milliers de soldats français (#Barkhane) et du monde (#MINUSMA), l’insécurité grandit. Le chaos s’installe et le Mali disparait progressivement sous les yeux de sa population impuissante. Bamako décide   de diversifier les partenaires pour stopper l’hémorragie et accélérer la montée en puissance des #FAMa. « Les échos qui nous parviennent des théâtres des opérations sont encourageants  » se réjouissait récemment le Président #Assimi #Goita lors d’une cérémonie de présentation de voeux à l’occasion du nouvel an.

Pour la CEDEAO et ses soutiens internationaux, la solution du problème malien réside dans l’organisation rapide des élections. Ils insistent sur le rétablissement de la #démocratie. Ils peinent à comprendre ou à accepter que dans le fond, ce pays n’a pas un problème de démocratie. « Le Mali n’a d’ailleurs pas leçon de démocratie à recevoir d’un pays de la CEDEAO » défendait un observateur sur Life TV. Là, n’est pas le débat. La priorité du Mali aujourd’hui est de défendre sa souveraineté et de ramener la #sécurité. Le processus politique et démocratique suivra. C’est une conviction populaire à l’heure actuelle.

Quel est le jeu ?

Pour des intérêts #géopolitiques, le Mali se retrouve au cœur d’une guerre froide. La CEDEAO, qui serait « instrumentalisée par des puissances extra régionales », s’est engagée à asphyxier l’économie malienne afin d’étouffer la population pour qu’elle se révolte plus tard contre les dirigeants de la #Transition. L’organisation régionale analyse et apprécie mal la gravité et la complexité de la situation. Conviction du gouvernement malien qui applique la réciprocité en rappelant également ses ambassadeurs accrédités dans les pays de la CEDEAO. Un coup fatal au processus de #dialogue entre les deux parties après des semaines voire des mois de tractations diplomatiques.

Le nécessaire dialogue…

Ce bras de fer ne doit pas et ne peut pas continuer. Cette situation « intenable » qui ne saurait perdurer n’arrange ni le Mali ni la CEDEAO. Il est impératif de se parler sereinement pour se comprendre. Chaque partie doit revoir sa copie pour l’intérêt exclusif des populations. Pour y parvenir, #Alger se porte volontaire pour « aider à la mise en place d’un plan de sortie de #crise ». En plus, le Président de la Transition malienne, à la suite de la CEDEAO, se dit ouvert aussi au dialogue. La balle est dans le camp des diplomates. Leur mission : baisser la tension, décrisper la situation pour que les parties accordent les violons. C’est possible.

Dieu apaise les cœurs !

Ibrahim Traore dit ITRA