La France, accueillie à Bamako, en héros sous le coup de l’opération salvatrice Serval, est désormais plus que boudé et sombre en un… zéro au sein de l’opinion publique. Le drapeau bleu-blanc rouge, hier arraché comme de petits pains à Bamako, se brûle désormais lors de diverses manifestations.

 

La France, sous un certain François Hollande, ami personnel du président IBK et d’un certain Pr Dioncounda Traoré, a été fièrement célébrée sur les bords du Djoliba. Paris a été applaudi à se rompre les phalanges lors de divers rassemblements à Bamako et à l’intérieur du Mali, depuis l’intervention fort appréciée de janvier 2013, qui a stoppé net l’avancée des terroristes vers le sud du pays, à partir des alentours de Konna, dans la région de Mopti.

Mais, piquée par le virus du néocolonialisme, très calculatrice et paternaliste non désintéressé, Paris a chuté de son piédestal dans ce qu’il est convenu d’appeler « la gestion de la crise malienne ». François Hollande, puis Emmanuel Macron sont presque sûrs d’être hués à Bamako et dans divers endroits du pays de Soundiata Kéita.

Le meeting populaire du vendredi dernier l’a encore éloquemment confirmé. De héros à zéro ! Le sentiment anti-français est difficilement dissimulé à la Place de l’Indépendance de Bamako. Même si les leaders politiques et associatifs hésitent à emboucher cette trompette, ils n’ont pu empêcher plusieurs manifestants de brûler le drapeau symbole fort de La Marseillaise que nous avions chanté à gorge déployée ç l’école primaire. Comment la France a-t-elle pu en arriver à autant d’impopularité au point que ses résidences et locaux diplomatiques sont presque tous barricadés à double tours sécuritaires dans nos capitales. Paris n’a pas peur seulement du terrorisme mais de toute manifestation d’insatisfaction par rapport à la lutte contre ce fléau.

La France doit a alors s’interroger, faire son introspection, elle qui, pourtant paie un lourd tribut à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, est portée à en faire aussi souvent les frais. Curieux destin. Damien Boiteux et les autres soldats français tués sur le sol malien et sur d’autres théâtres doivent se retourner dans leurs tombes. Le prix payé est-il reconnu aujourd’hui à hauteur de souhait ? Plus vraiment ? Pourquoi ? Est-il impossible à Emmanuel Macron et ses troupes de libérer le blocus sur Kidal ? Comment c’est depuis Paris que les Maliens doivent apprendre la prochaine visite de leur Premier ministre dans la Cité de l’Adrar des Ifoghas ? Cela n’intrigue-t-il pas ? La promptitude à nous aider devient très curieuse ! Comme nos gisements (or, gaz naturel, uranium, manganèse…) susciteraient la curiosité de nos amis descendants de nos ancêtres les gaulois ?

Toutes ces questions  n’ont pas nécessairement les réponses idoines et claires, sans langue de bois ! Et c’est cela qui fait aussi que Paris est en passe de chuter de son statut de héros à celui d’un….vulgaire zéro.

La Rédaction

Mali Horizon