En tout état de cause, l’on ne saurait raisonnablement aborder cette question sans évoquer la question du statut de la ville de Kidal qui appelle à une clarification. En tout cas, de plus en plus, des voix s’élèvent jusque dans des palais présidentiels, pour attirer l’attention sur le cas de Kidal.

 

Car, il n’est un secret pour personne tant que la ville rebelle de Kidal échappera au contrôle de Bamako et sera l’objet d’ambigüités de la part de la communauté internationale, les pays du Sahel ne connaîtront jamais la paix. A commencer par le Mali lui-même.

A ce propos, on continue de se demander si les récents propos du représentant de la MINUSMA ne trahissent pas sa pensée profonde et au-delà, la position de la communauté internationale qui l’a mandaté.

En rappel, lors du congrès du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) tenu en fin novembre 2019 à Kidal, le représentant de la force onusienne avait, dans ses propos, souhaité la bienvenue aux délégations « venues du Mali et de l’étranger ». Des propos qui ont suscité un tollé général au Mali et le courroux légitime des autorités de Bamako qui lui ont donné 24 heures pour quitter le pays. Quoi qu’il en soit, c’est peu de dire que dans la crise que vit aujourd’hui le Mali et qui a des répercussions sur l’ensemble de la sous-région ouest-africaine, il y a un véritable malaise qu’est Kidal. Et à l’analyse de la situation, l’on peut se demander si Kidal ne fait pas l’objet d’une vaste hypocrisie internationale où l’on clame de jour son appartenance au Mali, alors que de nuit, on en fait une entité à part entière.

En tout état de cause, l’urgence de la situation sécuritaire commande aux Nigériens, Maliens et Burkinabés de resserrer les liens de l’unité nationale et de la cohésion sociale en mettant en sourdine, ne serait-ce que momentanément, les querelles byzantines afin de faire bloc derrière les autorités politiques et les forces de défense et de sécurité, tout en priant le Tout-Puissant et le Tout- miséricordieux de nous donner la force nécessaire en ces circonstances douloureuses.

L’heure n’est point aux lamentations, ni à la chicanerie politique, encore moins aux débats stériles qui ne sont au finish, sources de division et de pertes d’énergie.

Paul Y. N’GUESSAN

Source : Le Flambeau