La fin de semaine dernière a été très meurtrière pour l’armée dans le Centre et le Nord du pays. On dénombre près de 10 militaires tués dans deux attaques distinctes au niveau de cette localité. S’y ajoutent des blessés et des dégâts matériels. Pour le moment, aucune revendication n’a encore été faite même si l’identité des auteurs ne fait l’ombre d’aucun doute.

 

Tout s’est déroulé durant la journée du vendredi 14 février dernier. La première attaque est survenue, aux environs de 7 heures, à Bintia, une localité située dans la commune de Ouatagouna, cercle d’Ansongo, région de Gao.

C’est une patrouille de l’armée qui a été prise dans une embuscade menée à travers des engins explosifs et des tirs à l’arme automatique. Au cours de cet accrochage, neuf militaires ont été tués.

Quatre autres blessés dont certains grièvement ont été pris en charge grâce au concours des forces internationales. Notons aussi que quatre véhicules militaires ont été détruits par les assaillants.

La deuxième attaque est survenue en début de soirée, à Mondoro, localité située dans le cercle de Douentza, région de Mopti. Ici, les assaillants ont d’abord été repoussés par des militaires en faction dans un check-point avant qu’ils ne reviennent à la charge.

Le bilan fait état d’un militaire tué et un autre blessé. Signalons que la population de Mondoro, déjà en proie à une série de violences, est également confrontée à une malnutrition très sévère à cause de l’insécurité. Cette situation a causé plusieurs victimes, essentiellement des enfants.

Pour le moment, aucune revendication n’a encore été faite de ces deux attaques, même si les yeux sont rivés vers l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Ce groupe dirigé par Adnan Abou Walid Sahraoui ne cesse d’étendre son influence.

Il est même présent dans les zones anciennement sous influence du  » Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans  » lié à AQMI, à cause de la défection de plusieurs éléments de ce dernier à son profit. Ce groupe dispose aujourd’hui d’éléments dans la région de Kidal, Tombouctou, Mopti et une partie de Ségou.

Sans compter plusieurs localités relevant du cercle d’Ansongo dont Ouatagouna, Labbezanga, Fafa, etc. qui étaient déjà sous la menace avec le retrait de l’armée. Aujourd’hui, dans ces zones, les populations ont déserté leurs localités.

L’EIGS, profitant de cette absence de l’armée, se livre à plusieurs exactions contre des personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec les forces loyalistes.

C’est donc un véritable drame humanitaire qui menace le cercle d’Ansongo, si aucune mesure n’est prise dans les brefs délais.

De nos jours, alors que l’espoir renaît quant au redéploiement  de l’armée dite reconstituée à Kidal, certains estiment que les populations du cercle d’Ansongo méritent autant d’être sécurisées.

Massiré DIOP

Source: l’Indépendant