C’est une évidence : le président IBK, son clan et ses affidés tenteront le tout pour conserver le pouvoir. Après sept ans d’indifférence aux conditions de vie des Maliens, la machine du « diviser pour régner » est lancée à toute vitesse. Pour ce faire, le pouvoir IBK excelle dans son exercice favori : mobilisation de tout l’appareil d’Etat et utilisation d’importantes ressources financières.

Et comme un grossiste de la politique, le président IBK, lors d’un entretien avec l’imam Mahmoud Dicko, fait des offres alléchantes au religieux, autorité morale du mouvement du 5 juin : des postes ministériels et… des privilèges. Par son refus, l’imam Dicko a tout simplement apporté la preuve que certaines pratiques corruptrices ont leurs limites.

Pendant ce temps, l’insécurité s’étend dans les régions de Mopti et de Ségou. Au même moment la situation sécuritaire, dans une bonne partie du Centre du pays, se dégrade considérablement. En effet, les attaques et braquages constituent le lot quotidien des populations.

Mais, le président IBK ne semble avoir ni réponse politique, ni réponse militaire appropriées à cette situation explosive pour la stabilité du Mali.

L’échec d’IBK ? La faillite d’un homme qui a atteint toutes ses limites. L’échec en question est illustré dans une Tribune (publiée en mai 2018) dans le Monde intitulée : « Le Mali doit recouvrir la décision démocratique ». Elle est l’œuvre d’une dizaine d’intellectuels français qui ont fait un constat implacable sur la situation au Mali. «… Derrière une façade sommairement ravalée qui entretient l’illusion à New-York et dans les chancelleries, le Mali est en ruine et n’a plus ni loi, ni guide, ni projet. Les institutions maliennes ne décident de rien : le président navigue à vue, l’Assemblée nationale n’a jamais eu à connaitre l’Accord d’Alger ; les délégués à la Conférence d’entente nationale ont été désignés par l’administration. Aucune représentation fidèle de l’opinion ne participe aux décisions. Et les troupes étrangères de plus en plus mal acceptées savent qu’elles sont dépassées par les guérillas qui s’enracinent. La stratégie de la « communauté internationale » ne mène qu’à ça… »…

Cette Tribune des intellectuels français émane d’hommes et de femmes dont on peut présumer de la liberté par rapport aux chapelles politiques maliennes. Les auteurs de la Tribune ont eu aussi le mérite d’avoir donné du temps au temps avant de faire cette analyse qui, du reste, est largement partagée par les Maliens.

Mais sous IBK, nous sommes dans le règne de l’apparence, où le mensonge d’Etat est quotidiennement  servi pour masquer la faillite d’un homme et de son régime.

C H Sylla

L’Aube