‘’Lundi 16 mars 2020, s’est  tenue à Niamey une  réunion conjointe UA-CEDEAO-G5-Sahel sur le déploiement d’une force africaine de 3000 militaires au Sahel et de la mise en place d’un Comité tripartite pour discuter des modalités techniques pour le déploiement rapide de ladite force’’, selon le communiqué final ayant sanctionné la rencontre.

Comme un coup de tonnerre, les autorités maliennes viennent d’annoncer le retrait du Mali du G5-Sahel. Quelles seront les conséquences de ce retrait soudain de la part des autorités maliennes, surtout à un moment où la lutte contre le terrorisme se confronte à d’autres difficultés ?

À l’aube d’une redynamisation du G5-Sahel par rapport à la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest surtout dans l’espace sahélien, le Mali a décidé de se mettre de côté vu que ses intérêts ne sont pas garantis dans le groupe et que le Mali se trouve sous embargo parmi les 5 pays du G5-Sahel.

Le dimanche 15 mai, le gouvernement malien a fait un communiqué selon lequel le Gouvernement de la République du Mali rejette fermement l’argument d’un État membre du G5-Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5- Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5-Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre sur la base de sa situation politique nationale. En la matière, aucune disposition des textes de cette institution ne prévoit qu’elle puisse également endosser des sanctions ou restrictions édictées par d’autres organisations à l’endroit d’un État membre.

L’opposition de certains États du G5-Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extrarégional, visant désespérément à isoler le Mali.

De cette situation, le Gouvernement de la République du Mali en déduit une perte d’autonomie de décision, une instrumentalisation et un dysfonctionnement grave des organes du G5-Sahel notamment la Conférence des chefs d’État et le Secrétariat exécutif dont le Programme de travail annuel et le Budget 2022 ne sont toujours pas adoptés par le Conseil des ministres de l’institution.

L’instrumentalisation d’une institution comme le G5-Sahel dont le mandat est de mutualiser les moyens pour garantir des conditions de développement et de sécurité dans l’espace est fondamentalement contraire aux intérêts de nos pays et des peuples qui font face à d’importants défis dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. « En conséquence, le Gouvernement de la République du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5-Sahel, y compris la Force conjointe. Cette décision sera notifiée aux États membres de l’organisation conformément à la procédure prévue en la matière », lit-on dans le communiqué.

Par ailleurs, cette décision des autorités maliennes est une alerte puisque cela signifierait qu’aucun soldat du G5-Sahel n’aura le droit de pénétrer sur le territoire malien sans autorisation, même en cas d’une poursuite des narcotrafiquants  ou présumés terroristes. Aussi le Mali vient de dire adieu aux soldats tchadiens qui devraient être déployés pour renforcer l’effectif de la MINUSMA après le départ de la force européenne au Mali.

En conséquence, les autorités maliennes seront obligées de faire appel à d’autres régiments militaires pour la sécurisation surtout. En tout cas, le chef d’État-major de l’armée malienne était au Rwanda pour une visite et dans les jours à venir, il recevra des soldats rwandais en lieu et place des contingents tchadiens.

Le Mali noue des relations avec beaucoup d’autres pays qui ne sont pas du même côté que la France telle que la Russie, la Turquie et maintenant le Rwanda. En tout cas, les relations maliennes rentrent dans un cadre plus rigide qu’auparavant.

Lansine COULIBALY 

Source: LE COMBAT