La mort en janvier dernier de civils maliens tués, selon les populations et l’ONU dans une frappe aérienne des forces françaises en mission au Sahel, continuent à alimenter la controverse tant en France qu’au Mali. Une affaire qui selon les observateurs est susceptible d’alimenter le sentiment anti-français au Mali et partant de là de grandement compromettre les efforts internationaux et locaux de lutte contre les groupes terroristes islamistes dans la région.

La France persiste et signe…
Ce mercredi, la ministre française des Armées, Florence Parly, était au Mali dans le cadre de discussions entrant dans les activités de la Force Takuba. La ministre qui y était avec ses homologues estonien et tchèque, a pu discuter avec le président malien de la transition Bah N’Daw, de questions militaires et stratégiques. Des discussions qui bien évidemment ne pouvaient ne pas évoquer le récent rapport des Nations Unies sur le décès des 19 civils tués par des frappes aériennes françaises.

Sur ce point, Mme Parly a tenu des propos en droite ligne de la position officielle française sur le dossier : les forces militaires avaient bien ciblé un groupe d’extrémistes et une longue surveillance avait exclu la présence de femmes et d’enfants avant l’attaque. Autrement dit « tous les principes fondamentaux qui visent à préserver les civils ont été appliqués ».

Pourtant, selon le rapport de l’ONU, au moins 22 personnes sont mortes après que des avions de combat français ont largué des bombes en janvier dans le centre du Mali. Et si trois étaient des membres présumés d’une organisation extrémiste, les 19 autres sont des civils, des hommes jeunes et âgés qui s’étaient rassemblés pour un mariage.

latribune.fr