À une autre époque, il y avait bien entendu beaucoup de corruptions, mais il y avait aussi celui qui partait tendre la calebasse ailleurs. Nous étions au premier rang du record des présidents voyageurs.

Maintenant, il y a toujours beaucoup de corruptions, de la menace permanente, du chantage voire du harcèlement. Bien sûr, il y a également ceux qui ont réussi à vendre la guerre à d’autres preneurs. Nous avons recours à d’autres en échange de l’or, pour finir avec une guerre qui nous échappe. Tout simplement parce que certains pensent que l’Afrique en général et le Mali en particulier, est riche avec ses ressources naturelles dont il est incapable d’exploiter. Pour des mercenaires qui gagnent de l’or pour finir avec une guerre, par quel moyen une telle guerre arrivera à terme ?

Peut-être que nous n’avons pas compris que nous ne servons à rien pour le reste du monde en dehors de ces ressources naturelles sur lesquelles des millions de pauvres sont entassés au milieu d’un petit cercle qui se fait et se défait selon le bon vouloir de ces maliens dignes de servir de pont entre les masses misérables et un reste du monde en quête de ressources naturelles à exploiter, même au prix d’une guerre.

L’écrivain Séverine Kodjo-Grandvaux plaide…

Notre monde suffoque. Tandis que la terre est exploitée sans limites par une course effrénée aux richesses, de trop nombreuses populations vivent dans une grande pauvreté, subissent discriminations ou violences… Que l’on se situe d’un point de vue social ou environnemental, l’urgence s’impose de construire un monde qui établisse de nouvelles relations avec le vivant. 9 C’est là un des défis majeurs du XXIe siècle. Cet essai ‘’ Devenir Vivants’’ de l’écrivain Séverine Kodjo-Grandvaux appelle à porter sur la Nature un regard nouveau, radicalement différent de celui qui a permis à la Modernité occidentale de piller une large part de la planète et de l’humanité. Il nous invite à réaliser que nous ne sommes pas hors de l’univers ni dans l’univers : nous sommes l’uni- vers.

Séverine Kodjo-Grandvaux plaide pour une nouvelle manière d’être au monde en vibrant avec le tout-vivant. Pas seulement en harmonie avec le cosmos, mais surtout en éveil, à l’écoute, dans l’attention. Entrer en résonance et transformer l’écologie en une échologie. Alors pourra-t-on sortir de soi et habiter pleinement le monde. Pour être, enfin. Et devenir vivants.

Abdoul Karim Touré

Source:  Le Démocrate- Mali