L’insécurité prend de l’ampleur dans la région de Bandiagara. Plus d’une centaine de morts et d’importants dégâts matériels. C’est le bilan provisoire d’une série d’attaques perpétrées ce week-end dans les villages de Diallassagou, Dianweli et Dessagou dans le cercle de Bankass. De sources locales, ces différentes localités sont en train de se vider de leur population.

Venus sur des motos, les hommes armés non identifiés ont attaqué les localités de Diallassagou, Dianweli et Dessagou dans la nuit du samedi au dimanche 19 juin 2022. De sources locales, les assaillants se sont livrés à des massacres des populations civiles avant de mettre le feu aux habitations. Ils ont incendié les boutiques, et greniers se trouvant sur leurs passages, rapportent les mêmes sources.

Selon des témoignages, plusieurs personnes notamment le Chef du village de Diallassagou ont été enlevés par les assaillants. Ils ont également emporté une quantité importante de vivres, du bétail et des motos à Dianweli.

Le bilan provisoire des victimes varie suivant les témoignages. Certains font état de plus de 130 personnes tuées, d’autres en dénombrent plus. Mais les autorités locales ne confirment pas ces chiffres.

Les autorités de transition ainsi que les forces armées maliennes n’ont pas encore réagi. De sources locales, l’armée malienne est déjà sur place et continue de ratisser la zone. Ces événements ont poussé plusieurs familles à fuir les lieux pour se réfugier dans des localités plus sûres.

Aller au-delà de la solution militaire”

« Ces attaques terroristes s’expliquent par le changement de tactiques des groupes armés terroristes qui recrutent maintenant au niveau local ». Cette déclaration est de Baba Dakono, spécialiste des questions sécuritaires. Il indique que les autorités maliennes devront, au-delà de la solution militaire, gérer les facteurs qui poussent les jeunes à alimenter les rangs des groupes terroristes.

Écoutons Baba Dakono, Secrétaire exécutif de l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité (OCGS)

 

Recrudescence de l’insécurité au nord et au centre du Mali

Des incidents sécuritaires ont été signalés dans plusieurs localités du nord et centre du pays ces derniers jours. De Markala à Badiangara au Centre du pays en passant par Tamalet et Inchinanane dans la région de Ménaka, la violence est montée d’un cran. Ces incidents qui ont fait des morts, ont également poussé plusieurs personnes à abandonner leur localité.

Le Camp des Dozos de Dana-Ambassagou à Guèdoubomo dans la région de Badiangara a été attaqué ce lundi 20 juin par des hommes armés non identifiés. Le bilan est d’un mort et des blessés du de la milice des chasseurs.

Dans le cercle de Ségou, des hommes armés non identifiés ont attaqué dimanche nuit le poste de contrôle de Markala. De sources locales, ils sont arrivés sur 3 motos et ont incendié le poste avant de s’enfuir. Deux morts dont un gendarme et un civil, un véhicule et 3 motos incendiés, ont été enregistré au cours de l’attaque.

Au nord du pays, un soldat de la Minusma a trouvé la mort dimanche suite à l’explosion d’une mine. Selon un communiqué de la Minusma, il faisait partie d’une patrouille de sécurité qui menait une opération de recherche et de détection de mines dans la région de Kidal.

Toujours au nord du pays, un opérateur économique a été assassiné dans sa famille à 20 km de Ménaka. Jeudi dernier peu avant 19h, deux hommes armés sur une moto ont semé la panique dans la ville de Ménaka. Ils ont tiré sur deux personnes assises devant leur porte.

Ces évènements interviennent au moment où, la coalition Forces armées malienne avec les groupes armés GATIA et MSA fait passer un avis pour interdire la circulation des motos armées dans la ville et l’acheminement du carburant vers certaines zones, entre autres.

Source:  Studio Tamani