Ce n’est point un scénario hollywoodien, encore moins une fiction. Une grande dame en vue à Bamako, épouse ou ex épouse d’un artiste de renommée internationale, aurait joué un rôle capital, dans le combat sanglant entre les deux premiers responsables de l’ex junte de Kati. Entre le  colonel, le capitaine et la dame, l’histoire est un savant dosage d’amour, d’argent, de sexe, de haine et d’espionnage.

 general amadou haya sanogo arrete

Au lendemain du coup d’Etat de mars 2012, la ville garnison de Kati était devenue le lieu de convergence des politiques en quête de strapontins, de militaires (officiers et sous officiers) en rang serré derrière les nouveaux maîtres des lieux et du pays (les putschistes), d’opérateurs économiques, calculateurs,  à la recherche de marchés juteux, de religieux…Tout ce beau monde se bousculait auprès des membres de la junte pour diverses raisons. Des raisons facilement imaginables.

 

 

Mais, ceux-ci n’étaient pas les seules à «déménager » dans la garnison…Comment ?

 

Ce haut lieu de l’armée malienne, qui a connu ses heures de gloire, a vite sombré dans la perversion avec le coup d’Etat. À partir de ce moment, les portes du camp étaient ouvertes à toutes les aventures, notamment celles crapuleuses. L’alcool et le sexe faisaient désormais partie du menu. Un somptueux menu concocté par la bande à Sanogo, regroupée au sein d’un comité dit de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat. Voici comment ils étaient entrain de redresser l’Etat malien !

 

 

Et pour s’offrir un cadre idéal de travail, les putschistes n’ont pas tardé à transformer la garnison en un cabaret géant, où leur menu était devenu presque invariable.

 

 

Dans ce contexte de bamboula, de nombreuses dames et jeunes filles de Bamako et de Kati avaient désormais à leur portée un eldorado. Elles n’hésiteront guère à s’inviter à la fête. D’autant que le festin avait déjà drainé de nombreux convives, pourquoi pas elles ?

 

Individuellement ou par petits groupes, ces dames se confondaient désormais au décor de la garnison. Et dans certains milieux féminins de Bamako, il n’existe ni devoir de réserve, ni secret opérationnel. Alors, les langues se délient. L’on évoque ici et là, la manne financière qui circule au niveau de Kati. En outre, des véhicules de luxe, des documents fonciers, des bijoux, étaient de véritables « minutions » aux mains des membres de la bande ou de la junte. Leur cible ? Les belles dames. Ainsi, l’on évoque l’histoire de cette dame en vue à Bamako. Elle qui, en une seule journée d’intimité (avec le chef de la bande), à Kati, s’est vue offrir la somme de 40 millions de FCFA. Immédiatement après, elle se serait rendue à une cérémonie de «Sumu » pour y sacrifier 2 millions. Un «petit cadeau » qu’elle aurait offert à une célèbre artiste, originaire de Ségou. Dès lors, la dame ne quittait plus la garnison. Là, elle joue à fond sur sa beauté et sa grande capacité de séduction. Le «capitaine-général » était alors constamment au garde à vous devant elle.

 

La grande aventure continua entre les tourtereaux jusqu’à glisser sur un terrain très dangereux pour la dame. En effet, quand les relations ont commencé à se détériorer entre le capitaine et un de ses compagnons, le colonel, notre dame a été utilisée pour faire de l’espionnage…

 

Stratégie ? L’espionne aurait été chargée de séduire le colonel, dans le seul but d’épier tous ses faits et gestes à Kati et à travers Bamako. Une mission accomplie, semble t-il, avec succès.

 

Selon certaines indiscrétions, le dernier coup de fil du colonel avant sa disparition était destiné à la dame. De lourds soupçons ont pesé sur elle, après le dénouement tragique du conflit entre les deux officiers.

 

Pour l’instant, les enquêteurs n’ont retenu aucune charge contre la dame, actuellement empêtrée dans une autre histoire conjugale. Mais, combien a-t-elle finalement gagné dans cette double aventure avec nos deux putschistes ? Mystère.

 

Klézié     

SOURCE: L’Aube