Le groupe de jeunes maliens « Yerewolo » a soutenu l’accord entre le Mali et un sous-traitant russe de sécurité privée, notant que les experts militaires russes se sont révélés efficaces dans d’autres parties du monde.

« S’ils sont allés libérer la Syrie, alors nous les accueillons à Bamako pour libérer le Mali. À la guerre asymétrique, nous proposons une solution asymétrique. C’est la vérité et aujourd’hui c’est la fin de l’Afrique française », a déclaré Adama Ben Diarra, le porte-parole du collectif  « Yerewolo » .

La déclaration du collectif « Yerewolo »  intervient au lendemain de la montée des tensions avec la France sur l’accord de sécurité russo-malien. La ministre française de la Défense, Florence Parly, a rencontré son homologue au Mali lundi 21 septembre, dans le seul but d’interpeller les autorités maliennes contre la coopération avec les Russes.

Le porte-parole du gouvernement malien a souligné que l’objectif principal du gouvernement est d’assurer la sécurité des citoyens maliens et de libérer le pays de la menace imminente du terrorisme. « Le Mali entend diversifier ses relations à moyen terme pour assurer la sécurité du pays », a déclaré le porte-parole.

Selon différentes sources d’enquête, 1 200 contractants militaires privés du Groupe RSB ont déjà été déployés au Mali.  Une autre entreprise militaire privée qui est sur le point de les rejoindre est la société sud-africaine « Dyck Advisory Group » (DAG), qui a de l’expérience dans la lutte contre le terrorisme au Mozambique aux côtés des Russes en 2019.

Depuis 2012, les autorités maliennes luttent contre les islamistes opérant dans le nord du pays. Cependant, ces dernières années, les rebelles ont commencé à contrôler de vastes zones, y compris dans les États voisins du Burkina Faso et du Niger. Des milliers de militaires et de civils ont été victimes du conflit armé; des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers.

Le sentiment anti-français grandit au Mali, principalement parce que le peuple malien est déçu des résultats de l’opération Barkhane menée par les Français. L’opération visait à mettre fin aux activités terroristes dans la région, mais la situation n’a fait que s’aggraver. Beaucoup au Mali affirment que le maître colonial du pays, qui a déployé des milliers de soldats pour combattre les groupes armés depuis 2013, n’a pas l’intention de vaincre les insurgés mais de continuer à occuper et à exploiter le pays.

SABINE MORIN