Deux civils ont été tués et cinq blessés samedi dans le nord du Mali quand leur camion a sauté sur une mine artisanale, dernières victimes en date de ces engins dans ce pays en proie à la violence, ont indiqué l’Onu et des responsables locaux.


C’est le deuxième évènement meurtrier de ce type en deux jours. Vendredi, trois soldats maliens ont trouvé la mort dans l’explosion d’un tel engin au passage de leur convoi de véhicules dans le secteur de Hombori (centre).Les engins explosifs improvisés (EEI)sont une arme de prédilection des jihadistes contre les forces maliennes, françaises et internationales. Ils tuent aussi de nombreux civils.Samedi, c’est un camion transportant des travailleurs vers un site d’orpaillage à quelques dizaines de kilomètres de Tessalit qui a heurté un engin explosif, a expliqué à un correspondant de l’AFP Olivier Salgado, porte-parole de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), dont des Casques bleus tchadiens ont porté secours aux victimes.L’explosion s’est produite à proximité du camp de la Minusma à Tessalit, a affirmé Youba Ag Ouffene, notable local joint par l’AFP.Le camion transportait des travailleurs algériens et nigériens, a précisé Ahmed Ag Oulden, élu d’une localité voisine.Le Mali est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire et une poussée jihadiste qui se sont propagées du nord au centre du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Les violences, jihadistes, intercommunautaires ou autres ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l’intervention de forces onusiennes, africaines et françaises. Aucune sortie de crise n’est en vue.Les mines et les engins explosifs improvisés ont fait 76 morts et 287 blessés en 2020 au Mali, dont presque la moitié étaient des civils, selon un document daté de janvier du service d’action contre les mines des Nations unies (Unmas). L’usage des engins explosifs improvisés a considérablement augmenté depuis fin 2017, surtout dans le centre, un des foyers de la violence qui ensanglante le Sahel, souligne l’Unmas.Les engins explosifs improvisés ont continué à causer de nombreuses pertes en 2021 dans les rangs des forces maliennes et étrangères et parmi les civils.

AFP